Vue aérienne de la Montagne d’Or ©Cie Minière Montagne d’Or
La Compagnie Minière Montagne d’Or a annoncé lundi qu’elle organisera un débat « au cours du quatrième trimestre » avec « le public directement concerné » par le projet de mine d’or à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, alors que ce dernier suscite moult critiques.
Le projet de mine de la Montagne d’Or, dans l’ouest guyanais, est porté par un consortium russo-canadien Nord Gold/Columbus Gold, tandis que la Compagnie Minière Montagne d’Or est le maître d’ouvrage de l’opération. Mais cette dernière ne fait pas l’unanimité. Mercredi dernier, l’ONG France Nature Environnement (FNE) a ainsi saisi la Commission nationale du débat public (CNDP), une autorité administrative indépendante, pour obtenir un débat public sur ce projet qu’elle juge néfaste notamment pour l’environnement.
Les opposants au projet dénoncent la proximité du site avec deux réserves biologiques. Ils s’inquiètent aussi de millions de tonnes de déchets à stocker: des boues issues du processus pour détacher l’or de la roche avec du cyanure. La Compagnie Minière Montagne d’Or a assuré avoir saisi elle aussi, et « de façon volontaire », la CNDP à la fin du mois de juin « en vue d’obtenir une concertation préalable », a-t-elle fait savoir dans un communiqué. Mais « le 5 juillet, la CNDP a considéré la demande comme irrecevable « en l’état actuel du contenu » », a-t-elle poursuivi. Le débat dont elle prend l’initiative d’organiser doit notamment fournir « une information claire et précise sur le projet Montagne d’Or », en particulier sur les « 3 750 emplois directs, indirects et induits » et « les 350 millions d’euros de retombées fiscales » escomptés, précise le groupe.
Dans une tribune publiée sur Outremers360, Léon Bertrand, maire de Saint-Laurent-du-Maroni, se dit favorable à une « consultation des Guyanais » qui « peuvent légitimement décider de l’acceptabilité » du projet. « Dans la situation actuelle de la Guyane, ce projet constitue une véritable opportunité de développement intégré du territoire guyanais », défend-il, « le minier deviendrait le moteur du développement d’un territoire caractérisé par des besoins massifs et urgents en matière d’emploi, de formation, d’infrastructures, d’activités économiques ».
Concernant le volet environnemental, la société minière assure s’être engagée « à fournir toutes les garanties pour protéger l’environnement naturel du site et pour préserver la biodiversité locale ». « Des systèmes de géomembranes permettront de prévenir les infiltrations dans le sol ou dans les nappes phréatiques des produits stockés » tandis que « l’utilisation du cyanure sera réalisée selon les règles fixées par le Code de traitement des cyanures », a-t-elle affirmé.
Avec AFP.