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Arrivée en Polynésie française le 11 mai, la low-cost long courrier du groupe Dubreuil enregistre 10% de parts de marché en Polynésie pour le mois de juin 2018, toutes compagnies et destinations confondues. French Bee se classe ainsi troisième, après Air Tahiti et Air France, en nombre de passagers transportés.

5 700, c’est le nombre de passagers transportés en juin 2018 par French Bee (9 000 si l’on compte le mois de mai). A son arrivée en Polynésie, les dirigeants de la compagnie, Marc Rocher et Jean-Paul Dubreuil, visaient à terme 30% de parts de marché, mais font, pour leur premier mois complet d’exploitation, 10% de parts de marché. La compagnie entre « directement à la troisième place du classement des compagnies aériennes de Tahiti-Faa’a en s’intercalant entre Air France et Air New Zealand », indique Aéroports de Tahiti dans son bilan du premier semestre 2018. Opérant un Paris – Tahiti via San Francisco, c’est davantage aux compagnies Air Tahiti Nui et Air France que French Bee vient grignoter des parts de marché et ce, malgré des débuts ponctués de retards à l’aéroport de San Francisco.

Si la première garde le monopole du cœur en Polynésie, aidée par des accords commerciaux solides en Amérique du Nord au départ de Los Angeles, on observe tout de même une baisse du nombre de passagers en juin 2018 par rapport à juin 2017 (-3,6%, soit 1203 passagers). La compagnie au Tiare enregistre néanmoins un premier semestre 2018 positif avec une augmentation de 2,8% de passagers (un peu plus de 180 000) transportés par rapport au premier semestre 2017. Dans son rapport d’activité 2017, Air Tahiti Nui revendique par ailleurs 65,5% de parts de marché sur l’aérien international en Polynésie.

Air France en net recul

En revanche, Air France enregistre en juin 2018 la plus forte baisse du nombre de passagers transportés toutes compagnies confondues, devant Hawaiian Airlines. En effet, la compagnie perd 11% de passagers entre juin 2018 et juin 2017, et 4,9% sur l’ensemble du premier semestre 2018. La plus importante baisse s’observe au mois de mai, avec -15,3 de passagers en moins par rapport à mai 2017, en raison notamment des mouvements de grève qui ont impacté la compagnie en Polynésie.

Malgré un mois de juin légèrement négatif (-0,6% de passagers transportés), Air New Zealand affiche la progression la plus significative du premier semestre 2018 (+11%), devant Air Calin (+9,3%) et Latam (+2,6%). « Il conviendra d’observer dans les mois qui viennent si l’effet nouveauté et les offres tarifaires proposées par French Bee sur San Francisco ne viendront pas détourner une partie des voyageurs polynésiens jusque-là attirés par la proximité de la Nouvelle-Zélande » prévient Aéroports de Tahiti. La compagnie calédonienne, quant à elle, enregistre la plus belle hausse du mois de juin, avec +39,4% de passagers transportés.

United Airlines en embuscade

Outre l’arrivée de French Bee, le ciel polynésien va encore connaître des évolutions avec notamment, l’ouverture d’une deuxième fréquence hebdomadaire provisoire Honolulu (Hawaï) – Tahiti d’octobre 2018 à mars 2019 par Hawaiian Airlines ou encore, la pérennisation de la troisième fréquence hebdomadaire d’Air New Zealand en Polynésie dès le 30 octobre.

Néanmoins, le plus important chamboulement aura lieu en octobre, avec l’arrivée du géant américain United Airlines via San Francisco. « Le positionnement de United Airlines va immanquablement générer une nouvelle recomposition du marché qui pourrait impacter davantage les deux opérateurs historiques », Air Tahiti Nui et Air France, prévient Aéroports de Tahiti, qui décrit « une attaque plus frontale » sur le marché nord-américain et haut de gamme. Et malgré un partage de plateforme entre United Airlines et French Bee, cette dernière devrait être impactée à moindre mesure, ne se positionnant pas sur la même clientèle que le géant américain. « Ce jeu concurrentiel mettra du temps à s’équilibrer, nous n’en sommes qu’au début de la partie ».