Violences à Mayotte: les chauffeurs de bus et deux lycées en droit de retrait

Violences à Mayotte: les chauffeurs de bus et deux lycées en droit de retrait

© Facebook Hal’O

La majorité des chauffeurs de bus scolaires de Mayotte ont de nouveau exercé leur droit de retrait mercredi en raison du caillassage d’un véhicule la veille, tout comme le personnel de deux lycées qui dénonce des violences dans leur établissement.

De 200 à 250 conducteurs sur les 270 que compte l’île ont débrayé ce mercredi. « Ils ont refusé de  travailler et se sont rassemblés avec leurs véhicules à M’tsapéré (Mamoudzou, chef-lieu), a indiqué Mguereza Abdillah, du syndicat FO Transports. Le mouvement devrait se poursuivre jeudi, a-t-il précisé. Les conducteurs réclament auprès du Département un changement provisoire du plan de transport afin d’éviter les secteurs où des incidents se sont produits, le temps que les fauteurs de trouble soient interpellés. L’absence de ramassage a provoqué un taux d’absentéisme de 37% au sein des établissements du secondaire, a déclaré le vice-rectorat de Mayotte.

Il s’agit du sixième caillasse en quelques semaines dans ce département. Du 24 au 29 janvier 2018, les conducteurs de bus avaient déjà exercé leur droit de retrait en raison de trois caillassages survenus au nord de l’île en des temps rapprochés. Depuis qu’ils ont repris le service, c’est le troisième caillassage qui survient, a affirmé un salarié d’une entreprise de transport. Le 2 février, la gendarmerie de Mayotte avait annoncé la mise en place d’un nouveau dispositif de sécurisation consistant en l’embarquement de deux militaires à bord des cars scolaires, de manière aléatoire.

Le personnel du lycée de Dembéni protestent contre les violences aussi

Par ailleurs, les « deux tiers » des personnels du lycée polyvalent de Dembéni (centre-est de l’île) ont également exercé leur droit de retrait mercredi en raison d’une bagarre ayant eu lieu la veille aux abords de l’établissement, a déclaré Quentin Sedes, secrétaire départemental de la CGT Educ’Action.

Ils rejoignent ainsi le lycée de Kahani (centre) dont la grande majorité des agents sont en droit de retrait depuis le 20 janvier, lendemain d’un assaut par des dizaines de jeunes armés de bâtons et de barres de fer, ayant pénétré au sein de l’établissement et provoqué de violentes échauffourées. Une assemblée générale initiée par les parents d’élèves souhaitant que les agents reprennent le travail s’est tenue mercredi mais a échoué, les personnels reconduisant leur droit de retrait à 84%, a-t-on appris de source syndicale.