Usage interdit du créole en prison : Les surveillants réagissent et portent plainte

Usage interdit du créole en prison : Les surveillants réagissent et portent plainte

© AFP

La publication d’un rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté  sur la prison de Fresnes (Val de Marne) a provoqué la colère des surveillants de la maison d’arrêt. Le document critique entre autre « l’usage du créole » entre les agents ultramarins.

« La langue créole est fréquemment utilisée pour les échanges professionnels entre surveillants, ce qui limite le contrôle hiérarchique et donne aux personnes détenues un sentiment d’incompréhension des décisions qui les concernent. », note le rapport de la contrôleuse générale des lieux privatifs de liberté Adeline Hazan, publié le 14 décembre dernier. Pour le syndicat FO pénitentiaire, il s’agit de «  propos discriminatoires à l’encontre des personnels pénitentiaires ultramarins ». Le syndicat a d’ailleurs déposé une plainte en ce sens et a saisi le Défenseur des droits, Jacques Toubon, pour solliciter son « aide » et son « soutien » dans cette affaire.

« C’est de la discrimination, de la stigmatisation », a estimé auprès de l’AFP Cédric Boyer, secrétaire local du syndicat à Fresnes. « On est conscient que la langue de la République, c’est le français. Mais Mme Hazan aurait pu le dire d’une autre façon, sans mentionner le créole et sans cibler une catégorie de personnes, les ultramarins », a-t-il ajouté.  Il souligne que l’usage de la langue régionale s’effectue dans un cadre non professionnel.« Ça nous arrive de parler entre nous [NDLR : en créole], mais jamais dans l’exercice de nos fonctions. Dans le cadre de nos missions, on ne parle pas créole ! », assure le représentant syndical. Le syndicat exige également des excuses de la part de la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Dans ce rapport, les Les contrôleurs ont aussi dénoncé  les conditions d’incarcération « indignes » d’une prison pleine à craquer, envahie par les rats et où certains surveillants débordés ont développé des habitudes violentes.

Avec AFP