Citerne d’eau potable à Mamoudzou ©Archives AFP
Mardi 20 décembre, la préfecture de Mayotte a annoncé l’entrée en vigueur d’un nouvel arrêté limitant les usages de l’eau sur l’île. Les coupures d’eau programmées sur la majorité du territoire depuis vendredi ne seraient pas suffisantes au vu de l’état des ressources.
L’arrivée tardive de la saison des pluies, prévue fin janvier d’après le délégué départemental de Météo-France, plonge Mayotte dans une situation critique de sécheresse depuis plusieurs semaines. La retenue collinaire alimentant à 84% les communes du sud de l’île n’est plus remplie qu’à 15% de sa capacité totale et sera vide début janvier au rythme de consommation actuel. La préfecture de Mayotte, qui avait déjà pris un premier arrêté de restriction d’eau le 22 novembre, a mis en place vendredi dernier des « tours d’eau » dans 8 communes de l’île: des coupures d’eau programmées qui auront lieu jusqu’à ce que la saison des pluies débute. Ainsi, 65.000 habitants, sur 212.600, professionnels y compris, ont subi des coupures d’eau de 26 heures à tour de rôle.
Mais selon la Préfecture de Mayotte, les économies réalisées depuis la mise en place des « tours d’eau » n’ont permis de réaliser une économie d’eau que de 25% au lieu des 50% minimum attendus, précise-t-elle dans un communiqué publié mardi. L’arrêté publié le même jour mais en place des mesures importantes, impactant même le tourisme. En effet, il est dorénavant interdit aux Hôtels de Mayotte de remplir ou maintenir à niveau leurs piscines. De même, nettoyer son véhicule hors des stations de lavage professionnelles ne disposant pas de système de recyclage de l’eau est interdit tout comme la fabrication du béton hors des centrales.
Depuis vendredi, l’eau potable n’est plus assurée dans le centre et le sud de Mayotte, au sein des huit communes concernées par les « tours d’eau » notamment. Seuls 33 points d’eau collectifs situés dans les villages distribuent une eau potable. Ce vendredi, un prochain comité de suivi de la ressource en eau aura lieu et la Préfecture rencontre aujourd’hui les professionnels, notamment du secteur touristique, afin de les informer de ces restrictions. De manière générale, l’eau douce est une denrée rare à Mayotte, difficile à gérer entre la pression démographique forte, l’insularité et l’augmentation de la consommation en eau des ménages.
Avec AFP.