Sacré, Salé, Sucré: Au cœur de Santa Luzia, favela de la campagne brésilienne

Sacré, Salé, Sucré: Au cœur de Santa Luzia, favela de la campagne brésilienne

Le sacré ©Patrick Raymond

Du 4 au 11 novembre, l’Espace Saints Pères, dans le 6ème arrondissement de Paris, accueille l’exposition « Sacré, Salé, Sucré » du photographe Patrick Raymond: une immersion dans le quotidien de Santa Luzia, une favela qui vit au rythme de la canne à sucre, de la pêche et de leur déesse Yemanja.

« À trois cent kilomètres de Recife, dans l’État de l’Alagoas (Nordeste du Brésil), Santa Luzia est un village à flanc de colline coupé par l’AL-101 qui mène à Maceió, capitale de l’État. Cet axe routier, bordé de cultures de canne à sucre à perte de vue, traverse des villages improvisés, des cases de fortune de terre et de bambou, lieu de vie des travailleurs précaires et des paysans « sem terra » », raconte Patrick Raymond sur son site internet. Contacté par Outremers360, le photographe nous en dit plus: « C’est une favela peuplée de natifs mais aussi de gens arrivés là un peu par hasard, souvent des gens expropriés de leurs terres par de grands cultivateurs de canne à sucre. Et tous vivent un petit peu de tout ce qu’ils peuvent trouver: la coupe de la canne à sucre et la pêche l’après-midi en tirant le filet. Le troisième volet de la vie de ces gens est basé sur leurs croyances énormément tournées vers Yemanja, la déesse de la mer. C’est elle qui les protège, leur donne l’occasion d’avoir du poisson ».

Le salé ©Patrick Raymond

Le salé ©Patrick Raymond

Au fil de ses nombreux voyages à Santa Luzia, Patrick Raymond se laisse adopter par ces habitants qui ont peu et donnent pourtant beaucoup. « C’est d’abord des gens qui sont extrêmement accueillants. Ils nous ont reçu, offert à manger, dans des conditions assez extraordinaires car ils vivent dans des cabanes », raconte-t-il. « A partir du moment où vous portez un regard sur eux, vous leur parlez et ils vous accueillent comme si vous étiez de la famille. J’ai traîné pas mal dans le village et j’ai fini par les photographier, ils se sont laissés photographier très gentiment, ils m’ont même remercié en faisant des cadeaux. C’est simplement une rencontre et aussi pour montrer que ce n’est pas si dangereux que ça une favela », souligne le photographe.

Certainement touché par l’extrême modestie de la vie des habitants de Santa Luzia, Patrick Raymond nous confie, « je mène cette exposition pour récolter quelques fonds pour les reverser au village, pour les petites écoles qui ont rien pour apprendre aux enfants. C’est vraiment une région déshéritée et c’est très perturbant car à la fois il y a des gens qui vivent là et des gens qui sont de passage car ils n’ont plus de terre, ils restent 6 mois ou un an et puis s’en vont ». Malgré la pauvreté avérée, Patrick Raymond avoue, « c’est un endroit magnifique ».

Le sucré ©Patrick Raymond

Le sucré ©Patrick Raymond

Informations pratiques: 

Exposition « Sacré, Salé, Sucré », à l’Espace Saints Pères du 4 au 11 novembre (entrée libre).

Adresse:

14 rue des Saints Pères, 75 006 Paris (Parvis au fond de la cour)

Horaires: 

Du lundi au vendredi de 11h à 19h
Samedi et dimanche de 12h à 19h

Vernissage: vendredi 4 novembre de 18h30 à 19h30.