La consommation massive d’alcool en Nouvelle-Calédonie entraîne dégâts sociaux et insécurité. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a adopté mardi « un plan de bataille » contre ce fléau, a-t-il indiqué.
Ce problème a été érigé en « Grande cause de la Nouvelle-Calédonie » par l’exécutif, qui en a en fait « une priorité de santé publique et de lutte contre l’insécurité ». Le plan, qui doit encore être entériné par les élus du Congrès, réunit les propositions des différents groupes politiques et s’articule autour de « la prévention, l’augmentation des prix, l’encadrement des pratiques commerciales, la protection des mineurs, la répression des abus et de l’état d’ivresse sur la voie publique ». Le gouvernement collégial entend mettre en oeuvre une coordination de toutes les actions entre les différentes collectivités de cet archipel autonome. « Le gouvernement assume sa politique de lutte contre la consommation excessive d’alcool. On veut mettre en place un plan global », a déclaré à la presse Nicolas Metzdorf, porte-parole de l’exécutif. Le 6 décembre, un projet de délibération visant à augmenter les prix de vente aux consommateurs des boissons alcoolisées de 20 à 25% avait déjà été adopté.
Cette hausse des taxes sur l’alcool pourrait rapporter environ 4,5 milliards de francs (37,5 millions euros) qui seront destinés au financement de la protection sociale et de la santé. Les abus d’alcool, présents dans la quasi totalité des infractions, ont une incidence croissante sur la mortalité routière, largement supérieure à celle de la métropole, les violences dans la sphère familiale et les bagarres de rue. La Nouvelle-Calédonie représente à elle-seule 20% des interpellations pour ivresse publique manifeste (IPM) comptabilisées sur tout le territoire national.
Quels sont les plans d’actions envisagés par le gouvernement ?
Hormis la mesure sur la hausse du prix d’alcool, le gouvernement souhaite de façon plus détaillée lancer des campagnes à destination des jeunes, plus particulièrement touchés par la mode de l’alcoolisation excessive dite binge-drinking, les femmes enceintes (prévention du syndrome d’alcoolisation fœtale) et les salariés (alcoolisme au travail). Des messages qui seront diffusés à l’école et dans tous les lieux de vie, de loisir, d’éducation, de formation et de travail.
Des mesures prévoient également de limiter l’accessibilité à l’alcool, voire de l’interdire dans certains lieux et circonstances, notamment dans les transports collectifs. Des zones protégées seront délimitées autour des établissements de santé, maisons de retraite, établissements scolaires, etc.
Pour rappel, un précédent plan de lutte contre les addictions avait été élaboré déjà en 2012 mais il avait été finalement enterré.
Avec AFP