Mayotte: Plusieurs associations comoriennes se mobilisent contre les expulsions

Mayotte: Plusieurs associations comoriennes se mobilisent contre les expulsions

© IPRéunion

Les expulsions d’étrangers sont légions à Mayotte depuis quelques jours. Des associations comoriennes ont décidé de venir en aide aux délogés et se mobilisent à Mamoudzou contre ces opérations de « décasages ». 

Depuis plusieurs semaines, les opérations dites de « décasages » se poursuivent à Mayotte. La dernière vague d’expulsions d’étrangers s’est déroulée hier de la commune de Bouéni. Un collectif de plus de 200 habitants s’est réuni tôt dans la journée avec l’intention de se rendre dans les habitations pour procéder aux expulsions. Face à cette situation, une cinquantaine d’associations comoriennes a choisi de rassembler ce lundi en vue de trouver une solution d’hébergement aux personnes « décasées » dans les villages du sud dans le chef-lieu du département, à Mamoudzou.  La veille, entre 300 et 400 personnes délogés ont pris l’initiative de se retrouver sur la Place de la République. Elles arrivaient du sud de Grande Terre après avoir plus tôt dans la journée, été chassées de leurs habitations dans les villages de Bouéni, Hagnoundrou, Mzouazia et Majimeouni. D’autres personnes, elles aussi de nationalité comorienne, en situation irrégulière, mais aussi avec des titres de séjour, ont été «expulsées» de Kani Bé dans l’après-midi », rapporte le Journal de Mayotte.

L’île de Mayotte est sujette à une forte pression migratoire depuis son érection au statut département français. Au sein de l’archipel des Comores, elle représente un eldorado pour des milliers de Comoriens qui fuient la pauvreté des îles voisines. Suite au confit social qui a perturbé l’île durant une vingtaine de jours, les étrangers sont pris pour cible par la population. Ils sont accusés des maux qui traversent le pays comme l’augmentation de la délinquance juvénile, le chômage et d’être les auteurs des vols et agressions. Les associations comoriennes disent vouloir trouver une solution pour «vivre en paix et travailler en paix à Mayotte avec nos amis Mahorais». Aujourd’hui, l’heure est à la recherche de solutions d’apaisement sur le territoire. Le nouveau préfet,Frédéric Veau tout juste nommé, devrait en faire sa priorité.