Une convention signée entre le Ministère de santé malgache et un établissement privé de santé réunionnais va permettre la création d’un centre de dialyse sur la Grande Ile en 2016. Oui, mais à quel prix?
Bonne nouvelle pour le secteur médical et les patients malgaches souffrants d’insuffisance rénale ! Un centre de dialyse verra le jour sur la Grande Ile au cours de l’année prochaine. Après le cancer, les maladies chroniques est l’un des dossiers auxquels s’intéresse Outremers 360. Cette nouvelle infrastructure de soins d’une superficie de 600m2 et dotée de 48 postes de dialyse, sera installée dans le centre hospitalier de la capitale. Cette nouvelle acquisition a été possible grâce à la signature d’une convention de partenariat entre le Ministère de la Santé publique malgache et l’Aurar, un établissement privé de santé spécialisé dans la dialyse et basé à la Réunion. Selon l’Aurar, cet outil de santé “permettra d’augmenter de 30% l’offre de la prise en charge sur le territoire”. Actuellement, seul 5 % des patients reçoivent les soins adaptés. Mais l’apport de ce centre de dialyse n’est pas seulement médicale, il est également économique. L’installation du centre de dialyse va également créer une dizaine d’emplois locaux.
Avec une pathologie qui touche entre 7000 et 10 000 Malgaches, l’insuffisance rénale est devenue un problème de santé publique. En plus du centre de dialyse, l’Aurar a conclu également la mise en place d’une politique de prévention et de prise en charge globale des patients. Des actions qui se caractérisent par une formation du professionnel de santé de l’île par les experts de l’Aurar mais également par le don de matériel. A terme, le gouvernement entend “mettre à disposition de la population un système efficace de dialyse suivant les normes”. Une élévation des qualités des soins qui pose la question du coût du traitement. A Madagascar, se soigner par dialyse demeure un luxe. Il faut débourser environ un million d’ariary pour une séance de dialyse, en comptant le prix des consommables médicaux qui peut avoisiner les 170 000 ariary. Une somme qu’il faut multiplier par 12, le nombre de séances nécessaires pour un traitement de l’insuffisance rénale, sur une durée d’un mois. Un montant exorbitant lorsque 92% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 2 dollars par jour et par personne. A ce prix là, la prévention reste le meilleur rempart contre la maladie.
