Thailande, Décembre 2004 ©AFP
C’est en tout cas ce que globalement explique le rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA). Remis en début de semaine et déjà relayé par Outremers360, il appuie une certaine réussite en la matière pour la Polynésie française mais fait quelques remous en Nouvelle-Calédonie.
Le rapport de l’IGA, commandé par les ministères de l’Intérieure, de l’Ecologie et de l’Environnement et des Outre-mer établit un état des lieux du risque tsunami en Outre-mer. Outremers360 expliquait déjà mercredi 24 la situation des DROM des bassins atlantiques et indiens face aux risques de submersions rapides, mettant en exergue un risque « moins bien pris en compte » que dans l’Hexagone, mettant ces Territoires en « retard général« . Pour ce qui est des Collectivités d’Outre-mer (COM), le rapport met en lumière « des situations disparates, ne découlant que très peu d’une politique nationale », renvoyant la responsabilité toujours à l’Etat mais aussi aux Collectivités territoriales. Pour Saint-Martin, le dispositif « relève de plein droit du champs d’application de la directive inondation ». Saint-Barthélémy et Saint-Pierre-et-Miquelon « peuvent rentrer dans le cadre du PSR (Plan Submersion Rapide) », du fait de leur assimilation législative prévue par leurs textes organiques. Les choses se compliquent pour les Collectivités du Pacifique, qui elles « échappent assez largement au cadre du PSR ». La rapport préconise « un partage des tâches « à la carte » et selon les territoires », partage qui devrait être effectué entre le représentant de l’Etat et la Collectivité. La Polynésie française est située au centre de la Ceinture de feu, qui s’étend du Chili jusqu’à l’Indonésie en passant par la Californie et le Japon. Cette position centrale place la Polynésie, à la fois en position sensible mais reculée face aux tsunamis : « la probabilité du risque tsunami y est ainsi particulièrement élevée et les études convergent pour estimer à 25 ans la période de retour d’un tsunami important », mais un risque relativement atténué par l’éloignement des failles de la ceinture et « l’excentrement relatif par rapport à l’axe des tsunamis les plus agressifs« .
Surprise, la Polynésie française fait figure d’élève modèle, « le niveau d’excellence atteint en matière de gestion des risques tsunami résulte de la construction progressive d’une chaîne de processus et de son amélioration continue ». Il reconnaît également « une chaine d’alerte (à la population, ndlr) bien rodée ». Soit une parfaite cohérence entre les services de l’Etat et la Collectivité. Pour la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna, le constat est plus complexe ; le rapport pointe du doigt « un dispositif très partiel ». Selon le rapport, le processus de transfert de compétence serait, involontairement, à l’origine de ce retard ; « pour la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna, la situation apparaît très sensiblement différente tant par le niveau d’exposition que par l’organisation et le niveau de connaissance et de préparation ». Relayée par Le Nouvelles Calédoniennes, la Direction de la sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) a contesté, arguant que ni elle ni le gouvernement n’étaient au courant de la rédaction du rapport. « Ce que l’on regrette, c’est qu’il ait un peu tendance à minimiser nos avancées et à mettre en avant nos lacunes », a déclaré Eric Backès, de la DSCGR, « il n’y a pas le contexte. Le point sur ce qu’il s’est passé avant. Et nos efforts ne font l’objet que de deux lignes dans le rapport ». En charge depuis 2014 de ce type de risque, la DSCGR a installé « 56 sirènes dans 12 communes qui peuvent être déclenchées de notre centre opérationnel à Nouméa en 45 secondes. Avant, il fallait joindre quelqu’un de la commune qui devait filer mettre en route manuellement le mécanisme« , n’hésitant à mettre en doute la qualité du système d’alerte laissé par l’Etat.