Dans un communiqué de presse de ce 8 mars, les organisations patronales de Mayotte, Medef, CPME et Capeb, « appellent à la venue du Premier Ministre à Mayotte pour entendre la détresse des Mahorais, et répondre à l’urgence du retour à la sécurité ».
« Malgré des pluies violentes, la marche organisée à Mamoudzou le 7 mars 2018 a été sans précédent. 10 000 personnes (3 000 selon les forces de l’ordre, ndlr), patrons, salariés, élus, citoyens originaires de Mayotte et d’ailleurs, se sont réunies pour appeler l’État à assumer ses missions de lutte contre l’insécurité et à s’engager sur un véritable « plan Marshall » pour le développement de Mayotte », rappelle les syndicats patronaux de Mayotte. « La situation économique, sociale et sécuritaire n’est plus tenable et il faut désormais que des réponses concrètes soient apportées ».
« Les entreprises de Mayotte appellent le Gouvernement à réagir » et « appellent à la venue du Premier Ministre à Mayotte pour entendre la détresse des Mahorais, et répondre à l’urgence du retour à la sécurité ». Les entreprises de Mayotte appellent également le Premier Ministre « à venir à leur rencontre pour construire les bases d’un réel projet de développement pour Mayotte. Un projet qui permettra au territoire de retrouver sa sérénité et d’exprimer son potentiel, y-compris en matière de développement économique et de création d’emplois ».
Les entreprises de Mayotte redoutent un prolongement du mouvement qui a déjà des « conséquences dramatiques pour les entreprises, et pour l’avenir de l’île et de ses habitants », et « espèrent que cet appel sera entendu et qu’un déplacement du Gouvernement à Mayotte sera organisé au plus vite ». Interpellée par le député réunionnais de la France insoumise, Jean-Hugues Ratenon, la Ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé l’arrivée imminente de renforts pour sécuriser la rentrée des classes de lundi, ainsi qu’une « conférence sur l’avenir de Mayotte ». Annick Girardin devrait s’y rendre prochainement.
Pour@EPhilippePM, Premier ministre, “l’explosion démographique impose un effort inouï en terme d’équipements publics.”#SenatDirect #Mayotte #QAG pic.twitter.com/zUCF12FOlQ
— Sénat (@Senat) 8 mars 2018
« Les Mahorais font entendre leur colère, ils sont inquiets pour leur sécurité », a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe devant le Sénat, ce jeudi 8 mars. « Trois escadrons de gendarmerie mobile sont en cours de déploiement sur l’île » a-t-il confirmé, « ainsi que des agents de sécurité et des médiateurs de l’éducation nationale. Des forces supplémentaires arriveront mardi ». Le Premier ministre Edouard Philippe a promis des « réponses urgentes et rapides » aux problèmes du Département, « en matière de sécurité, mais aussi d’immigration clandestine, de santé, de logement, de transports ». Pour le Premier ministre, l’insécurité à Mayotte est essentiellement dû à « l’explosion démographique ». « Est-ce qu’on s’autorise à travailler sur un nouveau statut de cette maternité ? Est-ce qu’on réfléchit aux transformations qu’il faudrait apporter en matière de droit et d’accès la nationalité à cet endroit ? je mets tous sur la table », a-t-il déclaré.
« Face à la détresse de nos concitoyens de Mayotte qui subissent directement l’échec des politiques régaliennes de l’Etat, le Premier Ministre répond par la fermeté dans l’immobilisme et par l’envoi de la force publique contre les manifestants », a regretté le député de Mayotte Mansour Kamardine. « Le Premier Ministre nous a expliqué que notre démographie était la source de tous nos mots. Je le confirme et je précise que 74% des naissances enregistrées en 2017 sont issues de mères étrangères, pour la plupart en situation irrégulière. Je précise également que le contrôle des frontières est de sa compétence, je lui rappelle que la lutte contre l’immigration clandestine est de sa compétence, que la lutte contre l’insécurité est également de sa compétence », s’insurge le député.