Le Parlement européen reconnaît l’esclavage comme «crime contre l’Humanité»

Le Parlement européen reconnaît l’esclavage comme «crime contre l’Humanité»

© European Union 2013 – EP Louise WEISS building

Les députés européens ont adopté ce vendredi 19 juin, une résolution, portée par l’euro-député réunionnais Younous Omarjee, qui reconnaît la traite de l’esclavage comme «un crime contre l’Humanité».

C’est une vote symbolique. Avec 493 voix pour, 104 contre et 67 abstentions, l’Union Européenne est devenue la première institution internationale à proclamer l’esclavage, la traite négrière et les crimes contres des amérindiens comme crime contre l’humanité. Dans une vidéo postée sur Facebook, le député Younous Omarjee rappelle que «l’esclavage est une question européenne». « Cela ne concerne pas seulement la France, il y aussi l’Angleterre, le Portugal. Tous ont participé d’une manière ou d’une autre à ce commerce barbare(…)Je crois que c’est un vote important qui fait acte de civilisation», a souligné l’eurodéputé Younous Omarjee.

Dans sa résolution, le Parlement européen a également proclamé que la vie des Noirs compte. reprenant à son compte le mot d’ordre « Black Lives Matter » du mouvement mondial parti des Etats-Unis contre le racisme et les violences policières.

Cette résolution est une réponse directe aux manifestations qui se multiplient depuis le décès de George Floyd, mort asphyxié lors de son interpellation par la police à Minneapolis, aux Etats-Unis mais aussi en Europe et partout dans le monde. Dans son texte, le Parlement « condamne vivement la mort effroyable de George Floyd aux États-Unis, ainsi que les meurtres similaires ailleurs dans le monde ».

Il affiche son soutien aux récentes manifestations contre le racisme et la discrimination et condamne le « suprémacisme blanc sous toutes ses formes ». Les eurodéputés réprouvent les interventions de la police contre « des manifestants et des journalistes américains pacifiques », ainsi que la « rhétorique incendiaire » du Président américain Donald Trump.

« Le recours excessif à la force contre la foule est contraire au principe de proportionnalité », écrivent-t-ils. La résolution souligne par ailleurs que les discours racistes et xénophobes ne relèvent pas de la liberté d’expression. Lors du débat mercredi en plénière, une eurodéputée allemande d’origine africaine, Pierrette Herzberger-Fofana (écologiste), avait affirmé avoir été victime la veille de violences policières à Bruxelles alors qu’elle photographiait une intervention qu’elle jugeait abusive, une version contestée par la police belge.

Le Conseil des droits de l ‘Homme de l’ONU a lui aussi adopté vendredi, à l ‘unanimité, une résolution condamnant le racisme systémique et les violences policières, mais après le retrait d’une mention ciblant spécifiquement les États-Unis.

L’Europe, 1ère institution internationale à proclamer l’esclavage « crime contre l’Humanité » ?

Avec AFP