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Pour lutter contre « le trafic d’êtres humains », les gouvernements français et comorien ont signé une nouvelle « feuille de route »visant à favoriser les échanges humains entre les îles de l’archipel dans un cadre légal et en renforçant la sécurité des liaisons maritimes et aériennes.
« Les autorités françaises ont annoncé leur volonté, tout en exerçant les contrôles normaux, de rendre gratuit le visa entre les Comores et Mayotte. » C’est ce qu’a déclaré le porte-parole adjoint du ministère des affaires étrangères, lundi 18 septembre, expliquant qu’il s’agissait notamment de « lutter contre le trafic d’êtres humains ». « Nous nous sommes également engagés à rouvrir rapidement l’antenne consulaire d’Anjouan [une des îles de l’archipel des Comores], afin de pouvoir délivrer de nouveau des visas de manière sécurisée », a-t-il ajouté.
Une « feuille de route » a été adoptée en ce sens lors d’un haut conseil paritaire France-Comores présidé par les ministres des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Mohamed El-Amine Souef, le 12 septembre, à Paris. Elle vise à « lutter efficacement contre le trafic d’êtres humains, favoriser les mouvements légaux, tarir les passages illégaux et sécuriser les liaisons, aériennes comme maritimes » entre Mayotte et les Comores, a détaillé le porte-parole adjoint.
Réunion du Haut Conseil Paritaire franco-comorien à Paris https://t.co/pBzRXVZ2K9
— Amba France Comores (@AmbaFrancekm) 12 septembre 2017
Fin août, la ministre française des outre-mer, Annick Girardin, s’était déjà dite « favorable à la création d’un “visa outre-mer” à destination des ressortissants des pays voisins ». « L’idée serait de faciliter les modalités d’obtention d’un visa pour des raisons légitimes : le regroupement familial, la formation professionnelle, les déplacements pour des enjeux économiques, sanitaires et scientifiques », avait-elle alors expliqué.
L’annonce n’a pas manqué de faire réagir certains élus qui craignent, au contraire, une accélération du flux de migrants vers l’île française voisine de Mayotte. Le député Les Républicains (LR) Mansour Kamardine a dénoncé une feuille de route synonyme, selon lui, d’une « régularisation massive de clandestins » et d’une « arrivée, en nombre, de nouveaux migrants ».
Mayotte, devenue le 101e département français en 2011, subit une forte pression migratoire venant principalement des îles des Comores, qui ne sont qu’à 70 km de ses côtes. Les migrants empruntent des embarcations de fortune, les kwassa-kwassa, pour rallier l’île française illégalement, parfois au péril de leur vie. Ces traversées ont causé « entre 7 000 et 10 000 morts depuis 1995 », selon un rapport du Sénat français de 2012. En 2015, 19 000 personnes ont été reconduites à la frontière à Mayotte contre environ 20 000 sur le territoire métropolitain.
Avec AFP