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Les bâtonniers d’Outre-mer ont signé une déclaration commune demandant l’arrêt de toutes nouvelles installations de box vitrés fermés.
C’est une audience tenue devant la cour d’assises des mineurs en Martinique le 12 mars dernier, qui a suscité la colère des avocats de la défense. Ces derniers, qui avaient quitté la salle d’audience suivis des avocats de la partie civile, protestaient contre la présence des mis en cause dans des box en verre. Les avocats estiment que ces installations « portent atteinte à la présomption d’innocence, à l’oralité des débats en matière pénale et affectent les droits de la défense et la fonction même de l’avocat ».
Toutefois les juges composant la cour décidaient néanmoins de poursuivre le procès en l’absence des avocats. Lundi, à la suite d’un nouveau refus des avocats d’assister à l’audience dans ces conditions, ils ont obtenu de la Cour un report du procès sine die en attendant de trouver une solution à la présence de la « cage en verre ». « Nous sommes très vigilants aux respect des principes de présomption d’innocence et de dignité humaine », a indiqué le bâtonnier de Martinique, Laurence Hunel Ozier Lafontaine.
Soutien du Conseil National des Barreaux
Les avocats de Martinique ont décidé depuis ce lundi, de poursuivre leur mobilisation entamée le 7 mars contre l’installation de « ces box vitrés ». Ils ont reçu le soutien de leurs collègues guyanais mais aussi du Conseil National des Barreaux.
Les Bâtonniers d’Outre-Mer ont pris une déclaration commune de soutien à Madame le Bâtonnier Laurence Hunel-Ozier-Lafontaine et au barreau de Fort-de-France pour le combat légitime mené contre le piétinement des droits fondamentaux et le mépris affiché pic.twitter.com/pau5077UlA
— LINGIBE Patrick (@LINGIBE) 17 mars 2018
A l’origine de cette protestation, le syndicat des avocats de France ont assigné en décembre dernier la Ministre de la Justice Nicole Belloubet pour « faute lourde » afin de dénoncer les box où comparaissent les accusés. La Garde des Sceaux, devant l’émotion des avocats, a gelé le 22 décembre l’installation de nouveaux box.
Mais le 12 février dernier, le Tribunal de Grande Instance de Paris a déclaré irrecevable l’action engagée à l’initiative du syndicat des avocats de France contre la Ministre de la justice, mais n’écarte pas les actions individuelles des « usagers » de ces boxs en audience.
« Nous sommes dans l’attente d’une décision de la ministre de la Justice sur le cas de la Martinique », a ajouté le bâtonnier de la Martinique avant son départ dans la soirée pour Paris où elle espère être reçue au ministère.
Journée « Justice Morte » le 21 mars
Un nouveau dossier pour la Ministre de la Justice Nicole Belloubet qui doit présenter demain le projet de loi de programmation pour la justice 2018-2022. Un certain nombre des barreaux de France a annoncé la tenue d’une journée « Justice morte » le 21 mars, en réaction à la présentation de cette loi, avec pour effet le renvoi de toutes les affaires prévues ce jour. Une mobilisation qui sera notamment suivie par le barreau de Nouméa.
#JusticeMorte #Mobilisation Le barreau de #Nouméa s’associe au mouvant national du 21 mars prochain.
— CNB (@CNBarreaux) 19 mars 2018
Par Eline Ulysse