En 2016, près d’un homicide sur cinq a eu lieu en Outre-mer

En 2016, près d’un homicide sur cinq a eu lieu en Outre-mer

©Nicolas Derne / AFP

Le nombre d’homicides en Outre-mer a augmenté en 2016 pour atteindre 205 faits constatés, a annoncé jeudi le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux, ce qui représente près d’un cinquième de l’ensemble des homicides de France.

« En 2012, on enregistrait 149 faits. Au cours des deux années suivantes, ce nombre diminue clairement, avant de retrouver, en 2015, le niveau initial, à 148 faits constatés. En 2016, nous constatons une nouvelle augmentation des homicides à l’échelle des territoires d’Outre-mer : 205 faits constatés », a déclaré le ministre, lors de la présentation à la presse du dernier bilan sécuritaire du quinquennat, sans préciser la répartition par territoire.

Sur la France hexagonale, le nombre d’homicides s’est établi à 892 morts (dont 802 hors attentats). « Cela n’est pas acceptable, et nous ne l’acceptons pas. En République, tous les citoyens ont droit au même niveau de sécurité, et cela où qu’ils vivent, en métropole comme Outre-mer », a insisté M. Le Roux. Les Outre-mer comptent 2,7 millions d’habitants. Bruno Le Roux a rappelé que son prédécesseur, Bernard Cazeneuve, avait lancé en juin un plan de lutte contre l’insécurité Outre-mer, passant notamment par un renforcement d’effectifs et de moyens. « Nous en attendons beaucoup », a déclaré le ministre de l’Intérieur. Sur la France hexagonale, le bilan est marqué par une hausse de 11% – hors attentats – des homicides et par une hausse « sensible » de 4% des cambriolages par rapport à l’année précédente. Les vols à main armée ont diminué (-12%), ainsi que les vols violents sans armes (-4%) et ceux liés aux véhicules.

Début 2017 en Polynésie française, une femme vivant sur l'île de Moorea s'est faite agressée, volée et violée avant que son agresseur incendient son domicile. La victime a réussi à s'en sortir, dans un état de choc, et le principal suspect retrouvé ©Tahiti-infos

Début 2017 en Polynésie française, une femme vivant sur l’île de Moorea s’est faite agressée, volée et violée avant que son agresseur incendient son domicile. La victime a réussi à s’en sortir, dans un état de choc, et le principal suspect retrouvé ©Tahiti-infos

Pour les Outre-mer, les vols avec armes enregistrés par les forces de l’ordre sont sept fois plus fréquents que dans l’Hexagone. Le taux est notamment élevé en Guyane (3,04 vols pour 1.000 habitants), Guadeloupe (2,26), Mayotte (1,61) et Martinique (0,78), quand le taux moyen dans l’Hexagone est de 0,14. Les coups et blessures volontaires sont eux aussi à un niveau plus élevé qu’en France hexagonale, notamment à Mayotte, en Guyane, en Nouvelle-Calédonie, en Guadeloupe et en Martinique.

En matière de cambriolages, le taux est particulièrement élevé à Mayotte, devant la Guyane, la Nouvelle-Calédonie et la Guadeloupe. La Nouvelle-Calédonie est par ailleurs en tête des cambriolages et des vols de voitures, avec 17 faits enregistrés pour 1 000 domiciles et 5 plaintes déposées pour vol de véhicule pour 1 000 habitants. En Polynésie, selon les magistrats du parquet de Papeete, les cambriolages de domiciles ont augmenté de 5,36% en 2016. Par contre, les vols sans violence contre des personnes (de type pickpocket) en Outre-mer sont à un niveau plus faible que dans l’Hexagone.

Avec AFP.