©Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie
Le Premier ministre Edouard Philippe, qui a passé sa deuxième journée en Nouvelle-Calédonie dans l’archipel des îles Loyauté, a rendu hommage à un tirailleur kanak tombé pour la France en 1918, dont les restes ont été rapatriés en novembre sur son ile natale de Tiga.
Le chef du gouvernement a été reçu par la chefferie de l’île, où il s’est prêté une fois de plus au geste coutumier kanak, ponctué de chants et d’échanges de présents Ce déplacement d’un Premier ministre dans cette île de 150 habitants, la plus petite de l’archipel, visait à saluer la mémoire d’un fils du pays: Kalepo Wabete, tirailleur kanak du Bataillon mixte du Pacifique tombé au front en octobre 1918 à 29 ans.
« C’est une petite île parfois loin de tout, mais elle a brillé d’une lumière particulière lorsque nous avons voulu qu’un de ses fils puisse reposer sur sa terre natale après être tombé pour la France », a souligné le chef du gouvernement. Les restes de Kalepo Wabete, qui reposaient dans un cimetière de l’Aisne, ont été exhumés le 2 novembre, et inhumés le 11 novembre à Tiga. « En permettant de faire revenir les restes de Kalepo Wapete, vous avez permis que les trois enfants de Tiga partis combattre en 1916 reposent désormais ensemble (les deux autres sont revenus vivants de la guerre) », a souligné le chef coutumier de Tiga.
En présence de deux petits-neveux du Kalepo Wabete, le chef du gouvernement a dévoilé une plaque sur la tombe du soldat et déposé une gerbe de fleurs, accompagné par les enfants de l’école du village. Kalepo Wabete s’était engagé à la place de son frère aîné qui venait de se marier. « Si Kalepo n’avait pas fait ce geste de partir à la place de mon grand-père, je ne serai pas là », a expliqué l’un des petits-neveux, Emile Wabete. « C’est un long combat de trente ans pour le faire revenir », a-t-il ajouté.
« Vous avez tenu à venir à Tiga pour y poser vos pieds, voir, observer, écouter, sentir, déceler et comprendre. Vous avez parfaitement raison », a souligné l’autre petit-neveu, Jacques Wabete, en s’adressant au Premier ministre. A moins d’un an d’un référendum historique sur l’indépendance, « l’histoire vous donnera raison à son tour, si vous trouvez les conditions pour que tout le pays, et sa jeunesse kanak et non kanak, sortent définitivement tous ensemble la tête haute », a-t-il ajouté. Plusieurs personnalités sont originaires de Tiga, comme le premier préfet kanak, Jacques Iekawe, décédé en 1992, ou Louis-Kotra Uregei, un des leaders du Rassemblement Indépendantiste et Nationaliste (RIN).
Avec AFP