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Situé dans la ville de Sandino, dans l’extrême ouest de l’île, cet édifice religieux a été financé par une paroisse de Floride et sera ouverte aux fidèles dès l’année prochaine.
La levée de l’embargo américain sur Cuba profite également à l’Eglise. En mai 2015, le pouvoir cubain a autorisé la construction d’une nouvelle église à Sandino, ville côtière de 40.000 habitants. C’est une première depuis la Révolution de 1959. Cette nouvelle église, actuellement en construction, s’appellera la Paroisse de la Divine Miséricorde de Sandino et sera dirigée par le Père Cirilo Castro. Le bâtiment de 200 mètres carrés aura une capacité maximale de 200 personnes.Le projet est financé par la paroisse de Saint Lawrence, à Tampa, en Floride, où réside une importante communauté d’exilés cubains. Jusqu’à présent, les catholiques locaux communiaient dans des espaces privés. Cette église est l’un des nouveaux édifices dont la construction est prévue à Cuba. Celles de La Havane et de Santiago devraient bientôt débuter.
Des relations tendues entre l’Eglise et le pouvoir/b>
Lorsque Fidel Castro et sa révolution ont imposé le marxisme au début des années 1960, la pratique ouverte de la religion a été interdite à Cuba. Les propriétés de l’église ont été nationalisées et les chefs religieux ont été exilés. Le 6 juin 1961, le gouvernement a décrété l’étatisation de l’éducation publique, et par conséquent la disparition des collèges catholiques et des autres institutions privées. L’église catholique a très peu d’influence, comme le souligne le chercheur Philippe Létrilliart dans son étude « Le catholicisme cubain et le postcommunisme ». « Ne disposant que d’un personnel réduit et d’un accès limité à l’espace public, l’Église cubaine est une Église faible. Cette faiblesse est structurelle et ancienne », souligne-t-il. Toutefois, la religion catholique à Cuba va connaître un renouveau dans les années 1990. La crise provoquée par l’effondrement du bloc soviétique poussa de nombreux pauvres à se tourner vers la charité des Églises. En 1992, Fidel Castro renonça officiellement à l’athéisme d’État. Jusqu’en 1998, le régime castriste avait supprimé le jour de Noël. Cette même année, le pape Jean-Paul II avait effectué une visite historique sur l’île.
L’Église est toujours limitée dans ses moyens de communication écrite et électronique et ne peut accepter que des donations provenant de fonds autorisés par l’État. Un rapport de Christian Solidarity Worldwide, indique que ces associations et ces organisations religieuses sont strictement réglementées par le Bureau des Affaires Religieuses (ORA), organisme non gouvernemental du Comité Central du Parti Communiste. Actuellement, on compte 650 églises sur l’île cubaine, ainsi que 340 prêtres et 600 religieux. Pourtant, 60 % des 11,1 millions de cubains sont catholiques.
