Corinne Narassiguin:  « Importer en France l’expression « privilège blanc », c’est vouloir plaquer l’histoire des Etats-Unis sur l’histoire de France, sans respecter ni l’une ni l’autre»

Corinne Narassiguin: « Importer en France l’expression « privilège blanc », c’est vouloir plaquer l’histoire des Etats-Unis sur l’histoire de France, sans respecter ni l’une ni l’autre»

© Outremers360

La réunionnaise Corinne Narassiguin, ancienne députée des Français d’Amérique du Nord, secrétaire nationale à la coordination du Parti Socialiste, entre dans le débat sur le racisme et les discriminations en France avec deux tribunes publiées au cours des derniers jours. 

Dans sa tribune George Floyd et la France publiée le 4 juin 2020 sur Politis, Corinne Narassiguin revient sur le rapprochement entre la vague de contestation soulevée, aux États-Unis, par le meurtre de George Floyd et le mouvement contre les violences policières français pour expliquer pourquoi il faut manier avec délicatesse les comparaisons entre le pays de George Floyd et la France.

Pour lire la tribune de Corinne Narassiguin sur Politis, cliquez ici 

Pour démontrer ces comparaisons historiques hasardeuses, elle dénonce l’utilisation de l’expression « privilège blanc» en France, comme un piège pour la lutte antiraciste dans le champ républicain français dans une Tribune dans Le Monde. «Importer en France l’expression « privilège blanc », c’est vouloir plaquer l’histoire des Etats-Unis sur l’histoire de France, sans respecter ni l’une ni l’autre. C’est fabriquer un non-sens historique. Dans le contexte français, parler d’abolir le privilège blanc, c’est donner à croire que la lutte antiraciste serait un combat contre le statut de Blanc. Si ça n’était qu’inepte, ça ne mériterait pas une tribune. Mais c’est bien plus que cela, c’est grave et dangereux.», souligne-t-elle.

Dans les deux tribunes, la Secrétaire nationale à la coordination du Parti Socialiste reconnait aussi que « la gauche – a échoué à mettre en place des politiques efficaces de lutte contre les discriminations».  Dans le Monde, elle appelle au « réveil de la gauche sur cette question ». « Nous avons abandonné le champ de bataille des luttes contre les discriminations aux franges les plus radicalisées. L’escalade entre identitarisme communautariste et identitarisme nationaliste disloque la société. Il nous faut réinventer la cohésion républicaine. En commençant par regarder en face l’état de la France, la réalité des discriminations systémiques. En osant ensuite se réapproprier le mot « identité » abandonné à l’extrême droite, car l’identité française nous appartient collectivement», indique-t-elle.

Emmanuel Macron, qui ne s’est pas publiquement expliqué sur la mort de George Floyd, a évoqué la question du racisme lors du Conseil des Ministres ce mercredi 10 juin.Le chef de l’Etat a condamné le racisme comme « une maladie qui touche toute la société » et déploré « un fléau qui est une trahison de l’universalisme républicain ».

Trois Ultramarines dans le nouvel organigramme du PS, zoom avec la numéro 2 du Parti Socialiste : La Réunionnaise Corinne Narassiguin

 

«Les Outre-mer sont un modèle de ce que peut être la société française de demain», Frédéric Potier, délégué interministériel contre le racisme