Brésil : L’Unesco inscrit le quai de Valongo, porte d’entrée des esclaves au patrimoine mondial

Brésil : L’Unesco inscrit le quai de Valongo, porte d’entrée des esclaves au patrimoine mondial

© Milton Guran

Le site archéologique du quai de Valongo à Rio de Janeiro, où ont été débarqués quelque 900 000 esclaves africains, a été classé dimanche sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le quai de pierre, qui a été construit à partir de 1811 dans le centre de la ville brésilienne, est la trace physique la plus importante associée à l’arrivée d’esclaves africains sur le continent américain. Au fil des ans et des rénovations du quartier, le quai de Valongo avait disparu sous terre, sous plusieurs couches de revêtements variés.

Des fouilles effectuées avant les travaux de revitalisation de la zone portuaire, dans le cadre d’un projet lié aux Jeux olympiques de 2016, ont permis de mettre au jour le quai de Valongo. L’historienne et présidente de l’Institut national du patrimoine historique et artistique, Katia Bogea, estime que le site mérite de figurer « à côté des lieux de mémoire tels que Hiroshima ou Auschwitz-Birkenau ». « La protection du patrimoine nous oblige à nous souvenir de ces parties de l’histoire de l’humanité qu’il est interdit d’oublier » souligne l’historienne.

© João Maurício Bragança

© João Maurício Bragança

Ce site portuaire est le pendant de l’île de Gorée, située au Sénégal, qui a été reconnue au patrimoine mondial en 1978 comme le point de départ emblématique des esclaves africains vers l’Amérique. La plupart des historiens estiment que le Brésil a reçu plus de quatre millions d’esclaves venus d’Afrique, ce qui représente environ 40 % des victimes de l’esclavage vers le continent américain.

Lors de cette 41ème session du Comité d’inscription au Patrimoine de l’UNESCO, à Cracovie (Pologne), l’UNESCO a inscrit 21 sites au sur la liste du patrimoine mondial à préserver. Parmi cette liste, on retrouve le Marae Taputapuatea en Polynésie Française. 

Avec AFP