Biodiversité : Les indiens d’Amazonie modifient leurs habitudes pour préserver la nature

Biodiversité : Les indiens d’Amazonie modifient leurs habitudes pour préserver la nature

Les indiens waorani ont laissé tomber la chasse au profit de la culture de cacao, dans le but de préserver la biodiversité.

Les Indiens d’Amazonie n’ont pas attendu l’accord de Paris signé lors de la COP21 pour s’engager en faveur de l’environnement. Depuis 2010, les waorani en Equateur ont choisi d’adopter la culture du cacao contre la chasse pour préserver la faune équatorienne. « Nous chassions énormément (…) singes, toucans, cerfs. Parfois nous en tirions jusqu’à cinq à six quintaux (230 à 276 kg – en Equateur un quintal vaut 46 kg) de viande pour vendre sur les marchés », raconte Moisés Enomenga à l’AFP. Aujourd’hui, le cacao est devenu leur principale source de subsistance grâce à la vente de leur production à l’Association des femmes waorani de l’Amazonie équatorienne (Amwae). Cette association, à l’origine de ce programme qui troque des plants de cacao contre les outils de chasse, achète leur cacao à 1,25 dollar la livre, soit 0,45 cents au dessus du cours habituel, et l’expédie à Quito où il est transformé en chocolat. Mais là encore, le cacao est produit de manière durable et équitable. « Ainsi, ils ont arrêté de chasser des animaux sauvages, mais nous ne déboisons pas » pour cultiver, a déclaré Patricia Nenquihui, présidente d’Amwae, basée à Puyo. Au total, plus de 70 familles cultivent par l’intermédiaire de ce programme, 25 hectares de cacao dans les provinces de Pastaza et Napo, dans l’est de l’Equateur.

Une action pour préserver la biodiversité qui n’est pas isolée. Au Brésil, la communauté des Paumari du bassin du Tapaua milite pour le pirarucu, un énorme poisson de rivière qui peut atteindre les 200 kg. Menacé d’extinction, sa pêche a été interdite. Mais au bout de sept ans de travail avec l’ONG Opération Amazonie Native(Opan), sa population a augmenté et les Paumari ont obtenu que la pêche redevienne légale et durable. Ainsi, les prises de moins d’un mètre et demi sont relâchées. L’Institut brésilien de l’environnement (Ibama) procède à un recensement chaque année, tandis que les indiens surveillent les lacs alimentés par la rivière Tapaua.