Guyane : Le pas de tir de Diamant sera réhabilité pour accueillir les essais du lanceur expérimental Callisto

Guyane : Le pas de tir de Diamant sera réhabilité pour accueillir les essais du lanceur expérimental Callisto

© CNES

Le Centre National d’Études Spatiales (CNES) a annoncé que le pas de tir de la fusée Diamant, qui a connu 8 lancements jusqu’à l’arrêt du programme dédié, avant d’être transformé en lieu de stockage du centre spatial, va finalement faire peau neuve pour accueillir les essais de lancement et d’atterrissage de la fusée expérimentale réutilisable nommée Callisto.

Le véhicule expérimental Callisto est le premier lanceur réutilisable développé par la France, l’Allemagne et le Japon. Basé sur un fonctionnement similaire à la célèbre Falcon 9 de Space X, la version du CNES aura la particularité d’être propulsé par un moteur cryogénique au lieu d’un moteur au kérosène, promettant un plus grand potentiel de réutilisation indique le CNES.

L’ancien pas de tir de la fusée Diamant, sur le site spatial guyanais, a été retenu pour y pratiquer les tests de lancement et d’atterrissage du futur lanceur qui doit compléter le parc Ariane.
Pour cela, le centre subira de nombreux travaux de remise en état et d’adaptation, mais la volonté de reconvertir les anciennes installations plutôt que les détruire est favorisé.
Jean-François Niccolai chef de projet segment sol Callisto au CNES : « La phase d’exploitation de Callisto comprend 10 vols sur une durée de 6 mois. Nous essayons de réutiliser au maximum les infrastructures et les locaux existants, qu’il faudra remettre en état de fonctionnement ».

À noter, le site de lancement sera également utilisé pour l’autre programme expérimental « Themis 3 », et le pas de tir sera également amené à être utilisé pour des microlanceurs dans le cadre de tirs commerciaux.

© CNES

Vue 3D du site Callisto © CNES

 

Des contraintes techniques particulières

De par sa fonction de lanceur réutilisable, comme de par son mode de propulsion, les contraintes techniques sont importantes.

L’atterrissage dans un premier temps, nécessitera la construction d’un point de décollage et d’atterrissage, situé dans un rayon de 10m. Une contrainte qui implique une préparation de la zone, comme l’explique Jean-François Niccolai :« Pour que le véhicule puisse se poser, cette zone des 10 m devra avoir été complètement dégagée après le décollage. Nous devons donc concevoir des installations sol en conséquence ».

Son mode de propulsion ensuite, basé sur un mélange de méthane et d’oxygène, ajoute un défi technique. Les bras utilisés pour le remplissage des réservoirs devront mesurer 15 mètres, soit la même taille que ceux d’Ariane 6, pour un véhicule 5 fois plus petit.

Le mélange particulier du combustible empêche également que la vidange ou le remplissage des réservoirs soit effectué par un humain pour des raisons de sécurité, un robot est donc développé spécifiquement à ces tâches, afin de s’occuper de ces opérations sur le pas de tir.

Damien Chaillot