Venezuela : Tremblement de terre aux législatives

Venezuela : Tremblement de terre aux législatives

Est-ce la fin d’une ère au Venezuela ? Ce dimanche, les résultats des législatives donne une large victoire à l’opposition de droite. Nicolas Maduro, successeur d’Hugo Chavez, est dans une mauvaise posture.

L’issue des législatives au Venezuela laisse croire à la fin d’une ère, celle du chavisme, qui a commencé en 1999. Depuis, le parti au pouvoir n’a perdu aucune élections, sauf celle du dimanche 6 décembre 2015. Avec 99 sièges sur 167, soit les deux tiers du Parlement, l’opposition met à mal le Parti socialiste unifié du Venezuela, qui récolte 46 sièges. Cette opposition, très large, coalition disparate de la gauche à la droite dure, porte le nom de Table de l’unité démocratique (MUD). Elle aura désormais le pouvoir de lancer un vote de censure contre le Vice-président ou l’un de ses ministres. Dans une allocution télévisée, Nicolas Maduro reconnaît la défaite, « nous sommes venus avec notre morale, avec notre éthique, pour reconnaître ces résultats adverses, pour les accepter et pour dire à notre Venezuela que la Constitution et la démocratie ont triomphé ».

Nicolas Maduro, successeur d'Hugo Chavez, est accusé d'avoir mené le Venezuela dans une crise économique des plus dures ©Presidencia / AFP

Nicolas Maduro, successeur d’Hugo Chavez, est accusé d’avoir mené le Venezuela dans une crise économique des plus dures ©Presidencia / AFP

Du côté de l’opposition, l’heure est à la liesse. Déjà avant l’annonce des résultats, les différents leaders de l’opposition ne cachaient pas leur optimisme. Jesus Torrealba, chef de la MUD, s’est félicité du résultat du scrutin, « aujourd’hui, le changement a commencé au Venezuela. Le peuple a parlé de manière claire, les familles vénézuéliennes sont lassées de vivre les conséquences de l’échec » du Parti au pouvoir, naturellement. Outre la volonté d’adopter une loi d’amnistie pour obtenir la libération d’un membre du MUD, Leopoldo Lopez, arrêté lors des manifestations anti-gouvernementales de 2014, l’opposition pourrait ouvrir des enquêtes sur des organismes d’Etats ou encore, réclamer la publication des indicateurs économiques. Ces derniers étaient tenus secrets, surtout depuis que l’économie nationale connait de grosses difficultés.

Autre victoire, la journée électorale s’est déroulée sans accros, alors que l’on craignait des violences, le scrutin s’est déroulé dans le calme. Selon TeleSur, le taux de participation s’élevait à près de 75%. Reste maintenant à savoir si une coalition aussi large et diverse pourra faire front commun face à un chavisme vieillissant certes, mais toujours au pouvoir.

Jesus Torrealba, tête de file de l'opposition vénézuélienne ©Prodavinci

Jesus Torrealba, tête de file de l’opposition vénézuélienne ©Prodavinci