Le président Édouard Fritch présentant les nouvelles règles sanitaires à l’entrée en Polynésie ©Présidence de la Polynésie
Ce mercredi 15 juillet marque une date importante dans la crise sanitaire liée au Covid-19 en Polynésie française. En effet, la Collectivité va rouvrir ses portes aux passagers nord-américains et va mettre fin au régime de quarantaine de sept jours. Explications.
Il fallait sauver l’économie de la Polynésie qui repose principalement sur le tourisme international, justifiait le président de la Collectivité d’Outre-mer du Pacifique, Édouard Fritch, début juin. Les autorités locales ont donc décidé, dans un premier temps, de reprendre les vols commerciaux entre Tahiti-Faa’a et Paris-CDG (via Vancouver) dès le 3 juillet, en réduisant en parallèle le nombre de jours de quarantaine obligatoire à l’arrivée passant ainsi de 14 à 7. En outre, les passagers doivent présenter un test PCR négatif à l’embarquement et voyager avec un masque.
Desserte aérienne : Air Tahiti Nui va augmenter ses vols à partir du 14 juillet
Une nouvelle étape de cette réouverture débutera ce 15 juillet. La compagnie Air Tahiti Nui va reprendre sa route historique vers Los Angeles et les passagers ne seront plus dans l’obligation d’observer une quarantaine de sept jours à l’arrivée. Néanmoins, plusieurs règles s’imposent aux passagers qui souhaitent se rendre en Polynésie. Outre le test PCR qui demeure obligatoire à l’embarquement, le gouvernement polynésien a mis en place une série de mesure pour encadrer cette réouverture au tourisme international qui localement, suscite bien des inquiétudes.
« ESTA sanitaire » et kit d’auto-prélèvement
Ainsi, chaque passager est invité à remplir un formulaire en ligne appelé « Etis », 72h avant le départ. Équivalent d’un « ESTA sanitaire », le passager devra cocher un certain nombre d’engagements : la réalisation d’un test, la non présentation de symptômes Covid, respect des gestes barrières, acceptation une fois sur place d’être appelé par les autorités sanitaires pour un test Covid. Le non-respect de ces obligations est « passible de sanctions pénales au regard du droit en vigueur en Polynésie française ». Les passagers doivent également renseigner leurs itinéraires sur place et le formulaire renseigne des procédures à suivre en cas d’infection.
Autre règle, les autorités ont mis en place une « obligation de réalisation d’un test de surveillance par auto-prélèvement à une date précise fixée en fonction de l’arrivée » sur le territoire. Pour se faire, « chaque voyageur se verra remettre, à son arrivée à l’aéroport à Faa’a, un kit d’auto-prélèvement, de type RT-PCR. Cet auto-prélèvement doit être réalisé 4 jours après son arrivée en Polynésie. Les tests seront collectés et envoyés pour analyse sur Tahiti, à l’Institut Louis Malardé, par la direction de la santé et ses structures délocalisées sur l’ensemble du territoire polynésien ».
« Si un cas de Covid est avéré, il sera immédiatement isolé et pris en charge par l’organisation sanitaire polynésienne. S’il est dans les archipels, le Pays procèdera à son extraction immédiate par un vol sanitaire vers l’Hôpital de Taaone où il subira une visite médicale. Si le cas positif se confirme, cette personne sera mise en isolement dans un hébergement dédié à cet effet ». Les autorités appellent naturellement au respect des gestes barrières (port du masque en dehors du lieu de résidence), des mesures d’hygiène et de la distanciation physique.
« Éviter le chômage massif »
« Grâce à notre expérience et grâce à toute la logistique sanitaire en place, nous sommes équipés pour continuer à protéger au mieux notre population », a déclaré le président polynésien à quelques jours de cette date fatidique du 15 juillet et afin de rassurer les populations locales. « Notre logistique sanitaire actuelle (…), nous permet de disposer de 200 chambres hospitalières avec des équipements médicaux de haut niveau et l’oxygène médical pour soigner tout malade du coronavirus. En plus du stock de masques déjà disponibles à Tahiti, nous recevrons prochainement 4 millions de masques aux normes civils et commandés en Chine » a-t-il poursuivi, énumérant également 7 000 tests Covid.
Pour le chef de l’exécutif en Polynésie, la réouverture du tourisme international est une nécessité pour « éviter un chômage massif et une crise sociale dont les effets seraient bien plus virulents que ceux du covid ». De son côté, la ministre du Tourisme de la Collectivité, Nicole Bouteau, s’est longuement entretenue avec les professionnels du secteur (hôteliers, prestataires) et les maires, afin de les préparer aux nouvelles règles sanitaires qui s’imposeront, dès ce mercredi, en Polynésie.