Gaston Flosse, lors de son retour triomphal à la Présidence de la Polynésie en 2013 ©Gregory Boissy / Archives AFP
A 86 ans, l’ancien sénateur Gaston Flosse veut une nouvelle fois conduire une liste aux prochaines élections territoriales, dont le premier tour aura lieu le 22 avril 2018 en Polynésie française.
Son avocat tente de démontrer que son inéligibilité, qui lui a fait perdre le pouvoir en 2014, doit s’achever en mars, quelques semaines avant les élections, ceci bien que le 3 mars 2016, le parquet général de Papeete ait annoncé que cette inéligibilité courrait jusqu’au 22 juillet 2019. Gaston Flosse et son avocat seront reçus ce jeudi par le juge des élections, qui devrait leur indiquer s’il peut ou non s’inscrire sur les listes électorales. Dans le cas contraire, Gaston Flosse a déjà annoncé son intention d’utiliser tous les moyens de recours possibles, dont un en cassation.
S’il est éligible, Gaston Flosse devrait faire face à son ancien dauphin Edouard Fritch, actuel président de la Polynésie française, devenu son plus farouche adversaire, et à l’indépendantiste Oscar Temaru. Les trois hommes animent la vie politique locale depuis quatre décennies. Gaston Flosse a été le premier président de cette collectivité d’outre-mer lorsqu’elle est devenue autonome en 1984, et Edouard Fritch était alors ministre dans son gouvernement, puis son successeur en tant que maire de la commune de Pirae. Oscar Temaru, maire de Faa’a depuis 1986, était, quant à lui, leur principal opposant politique.
Un prêt à 4,2 millions d’euros ?
Samedi dernier, Gaston Flosse est revenu d’Abou Dhabi avec un nouvel argument de campagne : un émir se serait engagé à prêter 500 milliards Fcfp à la Polynésie (4,2 milliards d’Euros) pour ses projets de développement, notamment pour l’ancien projet de complexe hôtelier Tahiti Mahana Beach. Une promesse qui ne serait valable qu’en cas d’élection de Gaston Flosse. Cette annonce a été accueillie de façon mitigée en Polynésie.
Le président sortant Edouard Fritch apparaît comme le favori des Territoriales : la Polynésie connaît une légère embellie économique après une décennie de crise. La plupart des maires se sont ralliés à son parti, le Tapura Huira’atira, le plus souvent au détriment du Tahoeraa Huira’atira de son ancien mentor Gaston Flosse. Mais le vieux lion, comme il est surnommé en Polynésie, est plusieurs fois revenu au pouvoir après avoir été enterré par ses adversaires.
Malgré plusieurs condamnations, il avait été largement réélu aux Territoriales de 2013, après avoir réalisé de bons scores lors de la Présidentielle et des Législatives de 2012 (localement). En 2017, Gaston Flosse n’a néanmoins pas réussi à faire élire un de ses candidats aux Législatives et son soutien à Marine Le Pen à la Présidentielle n’a pas porté ses fruits.
Avec AFP.