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Selon une information de Radio 1 Tahiti, les comptes de campagnes du parti indépendantistes polynésien, Tavini Huira’atira, pour l’élection territoriales de mai 2018, ont été rejetés par la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). La commission a saisi le Conseil d’État et de son côté, le parti indépendantiste estime que « les dernières observations » n’ont « pas été prises en compte » par la commission.
Le risque est considérable pour le parti indépendantiste polynésien, Tavini Huira’atira, qui pourrait voir son leader, Oscar Temaru, frappé d’inéligibilité. Selon la CNCCFP, une somme de 3 745 800 Fcfp (environ 31 390 euros) inscrite en recettes sur le compte de campagne est « insuffisamment justifiée », rapporte nos confrères de Radio 1 Tahiti. Toujours selon la commission, le parti indépendantiste a fourni un extrait du grand livre des comptes lequel ne « constitue pas une comptabilité permettant d’identifier l’origine et de vérifier la régularité des recettes commerciales visées » et « ne retrace qu’un montant de 2,25 millions sur les 3,74 millions ». « Le compte ne reflète pas avec exactitude les opérations de la campagne et ne peut pas être considéré comme sincère », indique encore la commission, qui estime que cette recette représente 21% du montant total des recettes du compte de campagne. Une irrégularité qui a poussé la CNCCFP à saisir le « juge de l’élection », c’est-à-dire, le Conseil d’État.
Ajouter à cela, la commission soulève une somme d’environ 33 520 euros (4 millions de Fcfp) « provenant du compte du mandataire (et qui) a fait l’objet d’un versement au profit du parti politique Tavini Huiraatira », relève Radio 1 Tahiti. Pour la commission, « ce versement ne peut être regardé comme la dévolution du solde du compte (…) et constitue en réalité un don de personne physique au parti dépassant le plafond autorisé fixé à 550 666 Fcfp (environ 5 000 euros) ». Par conséquent, la commission a refusé le remboursement forfaitaire de l’État au compte de campagne d’Oscar Temaru. De son côté, le Conseil d’État peut « soit prononcer l’inéligibilité du candidat et le déclarer démissionnaire d’office dans le cas d’un candidat élu », « soit ne pas prononcer l’inéligibilité, s’il considère que le candidat est de bonne foi ou s’il juge que la commission n’a pas statué à bon droit ».
« Il semble, quand on lit la décision, que les dernières observations que nous avons fait parvenir n’aient pas été prises en compte », a défendu Etienne Chimin, trésorier du parti indépendantiste, qui aurait transmis « quatre séries d’observations » dont une dernière ce lundi 27 août, date du délai d’envoi et de la décision de la commission. Le trésorier du parti assure avoir saisi un avocat pour défendre le parti devant le Conseil d’État. Pour le député indépendantiste Moetai Brotherson, « le périmètre des motifs (du rejet, ndlr) correspond exactement aux éléments qui devaient être fournis dans la dernière série d’explications ». « On a fourni les éléments le 27, heure de Tahiti », affirme le député qui déplore « une petite incompréhension » : « Visiblement il fallait les fournir le 27, heure de Paris ». Pour rappel, ces comptes de campagne concernent les dernières élections territoriales en Polynésie française, qui ont eu lieu en avril et mai dernier.