Les tensions à Saint-Louis durent depuis fin octobre ©Info Route Mont-Dore
Reçu ce jeudi à Paris par le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux, le député de la Nouvelle-Calédonie Philippe Gomès a eu la confirmation que le dispositif de sécurité autour de la tribu de Saint-Louis serait « réadapté à l’évolution de la situation ».
Suite des tensions autour de la tribu de Saint-Louis. Après avoir interpellé le ministre de l’Intérieur lors des questions au gouvernement du mardi 31 janvier, soulignant un « dispositif de sécurité [qui] ne fonctionne plus », le député Philippe Gomès a été reçu ce jeudi soir à Place Beauvau. « Le ministre de l’Intérieur est parfaitement informé du dossier, il est totalement investi et connait tous les détails », a indiqué le député Philippe Gomès. « Il m’a confirmé ce qu’il avait dit à l’Assemblée nationale: oui, une nouvelle stratégie de sécurité sera mise en oeuvre aux abords de la tribu de Saint-Louis dès la semaine prochaine. Il y aura également un renforcement des effectifs et il partage avec ses services le sentiment que le dispositif de sécurité doit être impérativement réadapté à l’évolution de la situation », assure-t-il. Ce nouveau dispositif sera mis en oeuvre et maintenu « tant que ces jeunes délinquants ne seront pas arrêtés et incarcérés ».
Plus de 60 interventions depuis fin octobre
A Nouméa, le Haut-Commissaire de la République Thierry Lataste a reçu ce vendredi matin les chefferies de Saint-Louis. Si aucune information n’est sortie de cet entretien, Thierry Lataste affirme: « nous avons essayé de placer en responsabilité ceux qui peuvent nous aider ». En effet, les services de l’Etat comptent sur les autorités coutumières et les chefferies de Saint-Louis pour retrouver les « fauteurs de troubles » de Saint-Louis. « Nous agissons tous les jours. Les gendarmes sont au front à Saint-Louis depuis le début de ces événements en fin octobre » a rappelé le Haut-Commissaire sur le plateau de Nouvelle-Calédonie 1ère. Plus de 60 interventions auraient eu lieu depuis le débuts des exactions à Saint-Louis, 33 personnes ont été mises en cause, 10 sont placées sous contrôle judiciaire et 12 sont en attente de mises en examen.
Entre 900 et 2 000 manifestants devant le Haut-Commissariat
Toujours ce vendredi, l’association « Citoyen montdorien » a organisé une manifestation pour une sécurisation de la route provinciale à hauteur de Saint-Louis. Selon les organisateurs, 2 000 personnes se sont déplacées contre 900 à 1 000 selon les forces de l’ordre. Les membres de l’association ont également été reçus par le Haut-Commissaire. De son côté, Philippe Gomès a salué les positions prises par les mouvements indépendantistes Union calédonienne et FNLKS, qui ont dénoncé ces exactions, appelé les populations au calme , à « faire confiance à l’Etat et laisser les responsables régler la situation ». Le député de la Nouvelle-Calédonie a toutefois fustigé les « récupérations politiques » faites par certains élus de part et d’autre de l’échiquier politique calédonien.
Pour rappel des faits, la tribu de Saint-Louis vit un regain de tensions. Dans la nuit de dimanche à lundi, les violences aux abords de la tribu ont franchi une nouvelle étape: plusieurs automobilistes ont fait l’objet de tirs armés ou de caillassages et quelques véhicules blindés de la gendarmerie ont été transpercés par des munitions visiblement trafiquées. La route a une nouvelle fois été bloquée jusqu’au mardi 31. Depuis, elle reste toutefois fermée de 19h à 5h30, imposant par la même occasion un couvre-feu aux usagers qui l’empruntent quotidiennement.