A quelques jours de la COP 21, les Etats insulaires du Pacifique ont fait le déplacement sur Paris à l’occasion du 4ème Somme France-Océanie. Si les débats environnementaux étaient omniprésents lors de cette journée, il fut aussi question de la représentation française dans l’Océanie.
Il est 8 heure ce matin lorsque les premières délégations et chefs d’Etats du Pacifique arrivent sur le perron de l’Elysée. Certains croisent Matteo Renzi, Président du Conseil italien, venu affirmer son soutien à la France au lendemain des attentats du 13 novembre. Si le Sommet était placé sous le signe de l’environnement et du réchauffement climatique, le Président de la République n’a pas oublié de valoriser les trois Collectivités ultramarines du Pacifique : la Nouvelle Calédonie, Wallis et Futuna et la Polynésie française. Effectivement, lors de ce Sommet France-Océanie François Hollande a affirmé son « soutien sans réserve » aux trois Outre-Mer d’Océanie, qui souhaitent être pleinement membres du Forum des Îles du Pacifique, pourtant réservé aux Etats indépendants. A l’issue de cette journée, les chefs des gouvernements calédoniens et polynésiens nous ont livré leurs ressentis de ce 4ème Sommet France-Océanie. En attendant, rendez-vous en 2018 pour le 5ème Sommet France-Océanie en Polynésie française, l’occasion de faire un bilan sur les avancées climatiques.
Philippe Gomez, Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, répond aux questions des journalistes :
Est-ce que le discours de François Hollande a répondu à vos attentes ?
Oui, il y avait deux niveaux dans son discours. Le premier, la partie France-Océanie, c’est à dire les relations entre l’Etat français et les territoires français du Pacifique mais également tous les autres Pays et territoires de la région, la tenue d’un prochain Sommet, l’implication de la France dans la région du Pacifique. Le deuxième niveau, c’était de porter la voix du Pacifique à la COP 21. Là aussi, le Président de la République a entendu le message porté par les différents Pays et territoires.
Il a aussi porté la voix des territoires français en Océanie en disant que « la France était présente à travers ses territoires dans la Pacifique », un gros boulot pour vous ?
Le travail commence. Nous sommes les premiers réfugiés climatiques de la planète. C’est nous qui produisons le moins de gaz à effet de serre mais c’est nous qui sommes les premières victimes des dérèglements climatiques. Nous avons besoin d’accéder au « Fond vert », nous avons besoin de la France pour nous permettre de simplifier les démarches, voire de nous trouver une place privilégiée, notamment pour nous permettre de nous adapter au changement climatique et pour certains pays insulaires déjà dans une situation dramatique, de réparer les dégâts du changement.
Edouard Fritch, Président du Gouvernement de la Polynésie française, répond aux questions des journalistes :
Lors de ce Sommet, pas d’annonce mais des promesses. Avez-vous bon espoir ?
J’ai bon espoir des commentaires que j’ai des amis du Pacifique. Ils sont persuadés aujourd’hui que François Hollande sera leur meilleur porte-parole au niveau de la COP 21. Depuis ce matin, nous avons rappelé l’importance du changement climatique pour les Pays océaniens. Le soucis permanent pour ces archipels est l’organisation pour la survie des populations, au cas où les choses ne changeraient pas. Je crois que le Président Hollande a été très attentif et dans ses déclarations, il a montré sa sensibilité aux préoccupations des chefs d’Etats du Pacifique. Je crois que nous avons réussi notre Sommet France-Océanie qui devait être un préalable important avant la COP 21.
Le Président vous a mis en avant pendant son discours d’ouverture, « La France est aux côtés des Pays du Pacifique à travers ses territoires d’Outre-mer », cela implique quoi ?
Oui, le Président de la République a rappelé que la Nouvelle Calédonie, la Polynésie française et Wallis et Futuna ne pouvaient pas rester à côté des Pays du Forum mais que nous devrions être avec eux. Les échos sont favorables. Notre candidature a été soutenue par la Papouasie-Nouvelle Guinée, les îles Cook et les Samoa. Ces derniers ont rappelé qu’il n’y a plus de raison que la Nouvelle Calédonie, Wallis et Futuna et la Polynésie soient entre deux eaux. C’est positif.
Vous avez bon espoir qu’on arrive plutôt à une augmentation des températures de 1,5° plutôt que 2° ?
Les choses nous échappent à ce niveau là, mais dans tous les cas, nous l’avons martelé depuis ce matin. 2° c’est bien, mais 1,5 c’est mieux !
Le Président de la République a proposé que le prochain Sommet France-Océanie se tienne en Polynésie française
Est-ce que vous pensez pouvoir accéder au « Fond vert » ?
J’ai cru comprendre que des procédures sont en cours pour que nos trois Collectivités puissent bénéficier du « Fond vert ». Notamment au travers de programmes communs avec les autres pays du Pacifique, puisque nous ne pouvons pas isoler la Nouvelle Calédonie, Wallis et Futuna et la Polynésie française. Donc oui, nous avons bon espoir effectivement. D’autre part, j’ai tout de même une annonce à faire. Le Président de la République a proposé que le prochain Sommet France-Océanie se tienne en Polynésie française. Ce qui naturellement nous réjouis. J’ai accepté que ce sommet se tienne chez nous et je crois que ce sera bien apprécié de nos amis du Pacifique. Pas seulement parce que c’est la Polynésie, mais surtout parce que nous essayons d’être des animateurs au niveau de la conception de ce que nous voulons faire demain pour faire face à ces difficultés. La Polynésie française développe toute sa partie énergétique au niveau du solaire, de l’hydraulique et je pense qu’à ce niveau là, nous sommes parmi les leaders du Pacifique. D’autre part, nous avons conçu des plans de lutte contre les calamités, par la construction d’abris de survie et différents autres moyens et je pense inviter nos amis polynésiens, dès les mois de juin-juillet 2016, pour qu’ils puissent avoir une idée de ce que nous faisons et surtout pour que nous puissions adopter un plan d’action commun. Tout cela avec le soutien de la France, mais aussi de l’Australie et la Nouvelle-Zélande.