Santé en Polynésie : Oscar Temaru dénonce « le lobby des pharmacies et des cabinets médicaux »

Santé en Polynésie : Oscar Temaru dénonce « le lobby des pharmacies et des cabinets médicaux »

©AFP / Gregory Boissy

En marge de la 13ème conférence des ministres de la Santé du Pacifique, le maire de Faa’a et leader indépendantiste Oscar Temaru a estimé que l’évènement « ne reflète pas la réalité » des « maux dont souffrent les populations de la Polynésie française », et a dénoncé « le lobby des pharmacies et des cabinets médicaux ». 

« Dans notre pays, le lobby des pharmacies et des cabinets médicaux forment un réseau puissant (…) qui profite de l’absence de politique sanitaire (…), de prévention, des lacunes dans les systèmes d’éducation alimentaire, d’un manque d’initiatives sur des thématiques telles que la préservation de la santé, le changement des habitudes alimentaires, la prévention contre les ravages du sucre et ses dérivés, la lutte contre la malbouffe, la lutte contre (…) la sédentarisation, la pratique du sport,… ». Oscar Temaru, qui s’est estimé indésirable à la 13ème conférence des ministres de la Santé du Pacifique, n’a pas mâché ses mots devant la presse, en marge de l’évènement.

Selon le maire de la commune de Faa’a, le programme et les thèmes abordés lors de cette conférence rend « l’OMS (co-organisateur avec la Communauté du Pacifique sud) complice d’un certain nombre de gouvernement, de lobbys pharmaceutiques puissants et de réseaux d’influences sanitaires qui cherchent encore à taire les effets induits (…) de l’héritage nucléaire de l’État français en Polynésie ».

Dans un long communiqué, Oscar Temaru dénonce aussi les « dérives sanitaires » du territoire, « devenu en trente ans (…) un paradis des pharmacies et des cabinets médicaux appliquant un système sanitaire qui a transformé une population saine en un peuple où le taux de cancer, de diabète et de surpoids est anormalement élevé ». « Le cycle de vie de nombreux Polynésiens se résume à un état de maladie chronique et à une absorption massive de médicaments, couplé à un régime alimentaire déréglé », poursuit-il, fustigeant « la propagande d’un peuple en bonne santé et en plein développement ».

Oscar Temaru souhaite notamment s’entretenir avec le directeur régional de l’OMS, présent en Polynésie, « pour lui poser une question » : « que compte faire l’OMS pour lutter contre le business de la médecine poussée à son extrême au détriment de la santé des populations insulaires » et « la collusion entre sociétés pharmaceutiques et monde politique » ?