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Les résultats officiels ne sont pas encore connus mais les médias locaux annoncent la victoire du « oui »avec plus de 75% des suffrages.Un scrutin qui a également été entaché par des faits de violence.
Les Comoriens s’acheminent-ils vers une élection présidentielle anticipée en 2019? Selon les premières tendances, le « oui » semble largement en tête. Une victoire qui permettrait au président actuel Azali Assoumani de se maintenir au pouvoir dans l’archipel jusqu’en 2029. Le texte supprime aussi les postes de vice-présidents et la Cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire de l’archipel peuplé de moins de 800.000 habitants. L’opposition, qui a boycotté le référendum, a dénoncé un scrutin « taillé sur mesure » pour le président Azali Assoumani.
Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, le Ministre de l’intérieur Mohamed Daoud a fait état lors d’une conférence de presse, d’un taux de participation national de 63% à l’issue de ce scrutin référendaire. Pourtant, certains observateurs indiquent une faible participation des électeurs comoriens. Une heure avant la fermeture des bureaux et le dépouillement, qui a débuté peu après 16H00 (13H00 GMT), moins d’un quart des électeurs avaient voté dans les cinq bureaux où se sont rendus des journalistes de l’AFP. Sur l’île d’Anjouan, les Comoriens ont aussi boudé les urnes dans la principale ville de Mutsamudu, mais pas dans deux villages avoisinants, a constaté un journaliste de l’AFP.
Comme prévu, le référendum s’est déroulé ce lundi 30 juillet dans un climat tendu. Les urnes en plastique ont été saccagées dans deux bureaux de vote situés dans une école du quartier de Hankounou à Moroni. Lors de cet incident, un gendarme a été blessé à l’arme blanche et hospitalisé, un acte rapidement condamné par le chef de l’Etat et l’opposition. « Ce sont des cas isolés », a assuré Azali Assoumani, faisant aussi état d' »un cas » de troubles sur l’île d’Anjouan. « Mais ce n’est pas de nature à faire en sorte que le référendum ne se passe pas dans les meilleures conditions », a-t-il ajouté à la mi-journée depuis son village de Mitsoudjé, dans le sud de Moroni.
Élu en 2016, le président de l’Union des Comores s’est lancé dans une réforme de l’organisation des pouvoirs publics il y a trois mois. La principale disposition de la réforme prévoit la fin du régime de la présidence tournante. Instaurée en 2001, cette organisation du scrutin a permis de donner une relative stabilité politique aux pays. À tour de rôle la présidence revient à un représentant d’une des trois îles de l’archipel (Grande-Comore, Mohéli et Anjouan) pour un mandat unique de 5 ans. Les résultats définitifs seront dévoilés ce mardi par la commission électorale.