Revalorisation des retraites agricoles: Le député de la Guyane Gabriel Serville (GDR) dénonce « un mépris du monde agricole » de la part du gouvernement

Revalorisation des retraites agricoles: Le député de la Guyane Gabriel Serville (GDR) dénonce « un mépris du monde agricole » de la part du gouvernement

Lors d’une conférence de presse à l’ Assemblée Nationale ce 8 mars, le député de la Guyane a exprimé son mécontentement vis-à-vis de la procédure de « vote bloqué » du gouvernement lors de l’examen de la proposition de loi la revalorisation des pensions de retraites agricoles en France continentale et en Outre-mer.

Quatre jours après la tenue du Salon de l’Agriculture, le Sénat a débuté le 7 mars l’examen de la proposition de loi visant à assurer la revalorisation des pensions de retraites agricoles en France continentale et dans les Outre-mer.
Adoptée l’an denier par l’Assemblée Nationale, cette proposition de loi prévoit une augmentation des pensions de retraite des non salariés agricoles à 85% du Smic agricole net (987 euros par mois) contre 75% actuellement. En Outre-mer, ce texte vise à faciliter l’accès des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole ultramarins à la garantie « 75 % du SMIC » mais aussi à garantir la couverture des salariés agricoles par les régimes d’assurance vieillesse complémentaire sur l’ensemble du territoire national.
Une mesure qui s’appliquerait dans l’immédiat par décret. Or, le gouvernement préfère un report de l’application de cette revalorisation pour 2020.
Mais en séance, le Gouvernement a demandé un « vote bloqué » en application de l’article 44 alinéa 3 de la Constitution, en vertu duquel « si le Gouvernement le demande, l’Assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le Gouvernement ».

« Mépris pour le monde agricole »

« La question que l’on peut se poser est que feront nos retraités agricoles de mars 2018 jusqu’en 2020, connaissant par ailleurs la fragilité, la précarité dans laquelle ils sont déjà enfermés », indique le député guyanais Gabriel Serville. « Je souhaite dénoncer ce profond mépris pour le monde agricole », ajoute le député.
Actuellement, la retraite moyenne d’un agriculteur ultramarin se situe en moyenne en dessous des 400 euros mensuels. « Il faut savoir que les 3/4 d’entre eux perçoivent une pension qui est inférieur au seuil de pauvreté. Un quart d’entre eux qui vivent avec moins de 100 euros par mois. C’est une véritable catastrophe sociale et humaine », déclare Gabriel Serville.

Pourtant, cette revalorisation des retraites agricoles contient de nombreux arguments incitatifs selon le député guyanais. « La revalorisation de la pension est un vecteur incitatif non négligeable qui pourrait améliorer la situation des retraités agricoles pour leur permette de vivre mieux, aider certains agriculteurs très âgés qui connaissent des situations financières très difficiles pour qu’il puissent partir plus tôt à la retraite, et par conséquent libérer de la terre, faciliter l’installation de jeunes agriculteurs. Nous sommes dans cette logique implacable mais le gouvernement ne semble pas à entendre ce que sont les intérêts des Outre-mer. », souligne Gabriel Serville.