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Dans une lettre adressée ce vendredi 18 août au Premier ministre Edouard Philippe, la Présidente de l’ACCD’OM, Sophie Charles alerte celui-ci « sur la situation très préoccupante » des collectivités ultramarines « face à la rentrée scolaire actuelle suite à la décision [du] gouvernement de diminuer de façon drastique le nombre d’emplois aidés ».
« Ceux-ci sont essentiels au bon fonctionnement de nos communes dans le contexte actuel spécifique aux Outre-mer. En effet, dans plusieurs départements, la démographie est telle que nous construisons des groupes scolaires chaque année, ce qui n’est pas le cas des communes de métropole d’une façon générale », écrit l’ACCD’OM. « Le fonctionnement de ceux-ci nécessite des emplois supplémentaires alors même que nos dotations diminuent. Nos élus sont, de ce fait, confrontés à une mission quasi impossible sans l’aide de ces emplois aidés », poursuit-elle. Face à cette réduction des emplois aidés, la grande majorité des maires de La Réunion ont notamment décidé de reporter la rentrée scolaire au mardi 22 août.
L’Association des Communes et Collectivités d’Outre-mer met également en avant la mine d’emplois que représentent ces emplois aidés. « Les taux de chômage important dans nos territoires justifient un effort conséquent de l’Etat au titre d’un rééquilibrage et d’une égalité qui ne doit pas rester un vain mot. Nous pensons aux emplois verts remis en cause par cette décision inattendue et brutale » souligne l’ACCD’OM. Mercredi 16 août, le sénateur de la Guyane Georges Patient avait également adressé un courrier au Président de la République afin de l’alerter sur le « gel des emplois aidés », entre autres. En mission à Paris en juin dernier, ces problématiques avaient été abordées lors d’une rencontre entre Sophie Charles, Lilian Malet, Délégué général de l’ACCD’OM et les conseillers Outre-mer de l’Elysée et de Matignon.
En déplacement dans le Gers ce vendredi, le Premier ministre a cependant indiqué que les emplois aidés ont, selon lui, « longtemps été un instrument de gestion opportune et politique », jugeant cet outil « onéreux » et « peu efficace » pour retrouver un emploi. « On aura l’occasion d’avoir ce débat à l’occasion de la présentation du budget, je ne vais pas préempter les sujets qui relèvent du Parlement », a-t-il indiqué, « la seule chose que je peux indiquer, parce que cela a déjà été dit par le ministre du Travail (Muriel Pénicaud), c’est que si les emplois aidés avaient été un instrument efficace de lutte durable contre le chômage, ça se serait vu ». Dans sa lettre, l’ACCD’OM demande toutefois au Premier ministre tenir « compte de nos besoins réels et de la nécessité d’analyser mieux cette situation spécifique » pour les Outre-mer.