Présidentielle en Haïti : Jovenel Moïse élu président de la République au premier tour

Présidentielle en Haïti : Jovenel Moïse élu président de la République au premier tour

©Hector Retamal / AFP

Jovenel Moïse, candidat du parti PHTK du président sortant Michel Martelly, a recueilli 55,67 % des voix, selon des résultats provisoires du scrutin présidentiel haïtien. Le premier tour aurait à peine mobilisé 21% d’électeurs.

Jovenel Moïse, candidat choisi par l’ex-chef de l’État Michel Martelly pour représenter son parti PHTK, a remporté l’élection présidentielle haïtienne au premier tour avec 55,67 % des voix, a annoncé lundi soir un responsable électoral. Jude Célestin, du parti Lapeh, arrive deuxième avec 19,52 % des suffrages, tandis que Moïse-Jean Charles engrange 11,04 % des votes et Maryse Narcisse, candidate de Fanmi Lavalas, 8,99 %, selon Uder Antoine, un haut responsable du conseil électoral provisoire (CEP). Selon les journalistes sur place, le taux de participation s’élèverait à, à peine, 21%.

À 48 ans, Jovenel Moïse signe avec cette élection le début de sa carrière politique. Entrepreneur agricole, il n’est apparu sur la scène politique haïtienne qu’au printemps 2015, quand Michel Martelly l’a choisi pour représenter son parti PHTK. Lundi soir, Léopold Berlanger, président du CEP, a tenu à souligner que ces résultats n’étaient que préliminaires. La loi permet à tout candidat de contester ces chiffres, mais près de 350 000 voix séparent Jovenel Moïse de Jude Célestin. Après examen des plaintes et verdict des tribunaux électoraux, les résultats définitifs du premier tour de la présidentielle seront publiés le 29 décembre.

« Fraudes massives »

Les membres du CEP ont tardé lundi soir à se présenter devant les journalistes, signe d’un conflit quant à la publication de ces résultats. Trois des neuf membres du conseil ont refusé de signer la feuille des résultats annonçant la victoire de Jovenel Moïse. Léopold Berlanger n’a pas souhaité faire de commentaires sur cette divergence interne au CEP. Le scrutin du 20 novembre, qui s’est déroulé sans incident majeur, est une étape indispensable pour permettre au pays de retourner à l’ordre constitutionnel, après l’annulation du premier tour de la présidentielle tenu en octobre 2015.

L’an dernier, les résultats avaient déjà placé Jovenel Moïse en tête avec 32,76 % des suffrages : classé en deuxième position avec 25,29 %, Jude Célestin avait qualifié ces résultats de « farce ridicule ». Une commission électorale indépendante avait conclu que le processus était entaché de « fraudes massives », amenant les autorités à annuler totalement le vote. Michel Martelly, élu président en 2011 et dont le mandat arrivait à terme, n’a de ce fait pas transmis le pouvoir à un successeur élu au suffrage universel. Le Parlement a élu en février Jocelerme Privert, alors président du Sénat, au poste de président provisoire. Reprogrammé pour le 9 octobre, le premier tour de la présidentielle a dû être reporté à cause du passage de l’ouragan Matthew sur le sud du pays le 4 octobre. Cet ouragan dévastateur a fait plus de 540 morts.

Avec AFP.