©Le Dauphiné / Herbrard
Invité sur le plateau de l’émission On n’est pas couché du 1er avril, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Philippe Poutou, a annoncé son intention de défendre « le droit à l’autodétermination » des Outre-mer, citant l’exemple de la crise sociale en Guyane. Ce samedi, il était d’ailleurs auprès des Guyanais de l’Hexagone afin de montrer son soutien à la mobilisation.
Interpellé par le journaliste Yann Moix sur ses propos devant l’Association des Maires de France, où il avait déjà défendu le « droit à l’émancipation » des Outre-mer, Philippe Poutou, candidat du NPA à la Présidentielle, a approfondi son point de vue dans l’émission « On est pas couché ». « Nous considérons que les Outre-mer sont les restes du colonialisme français et aujourd’hui, les traces du colonialisme français, ce n’est pas fini », explique-t-il. « Il y a aujourd’hui des populations, des peuples qui sont sous domination néo-coloniale et ça se voit aujourd’hui par le niveau de vie qui est largement inférieur », ajoute-t-il. Et alors que Yann Moix lui rappelle qu’ « ils sont français » en comparant sa position comme un « abandon », Philippe Poutou rétorque, « on dit que c’est la France, mais le taux de chômage est double, en Guyane notamment, le taux de pauvreté est largement supérieur et les infrastructures sont largement moins développées qu’ici ».
« Toutes ces économies sont dirigées depuis Paris » justifie Philippe Poutou. « A force de subir les dégradations des conditions de vie, la pauvreté, la santé, il n’y a que trois hôpitaux dans le pays », rappelle-t-il en citant la Guyane, « c’est complètement anormal ». « A un moment donné, la population demande à changer l’organisation des choses. Ils se battent à juste titre et on soutient la mobilisation en Guyane ». Ce samedi, Philippe Poutou était d’ailleurs le seul candidat à la Présidentielle à s’être déplacé au rassemblement des Guyanais de l’Hexagone, Place Vauban à Paris. « Dans cette mobilisation (…), il y a ce côté anti-colonial car il y a une économie dominée par l’Etat français et les populations ont besoin de décider par elles-mêmes ». « Il faut que la population puisse s’organiser par elle-même », ajoute-t-il.
« Nous défendons le droit à l’autodétermination et on sait très bien que ce n’est pas forcément une revendication du côté des populations, mais c’est un droit qu’on devrait respecter et mettre en avant » et « qui devrait être reconnu à l’ensemble des populations », défend Philippe Poutou. « On peut aussi parler de la Corse, des Pays Basques ou de la Bretagne ». En 2012, Philippe Poutou défendait déjà le droit à l’autodétermination. Pour l’heure, le seul référendum d’autodétermination qui a eu lieu au sein de la République est le référendum de 1958. En 2018, la Nouvelle-Calédonie devra se prononcer sur son avenir, non pas sur un nouveau statut comme ce fut le cas pour la Guyane en 2010, mais véritablement sur l’autodétermination ou un maintien dans la France.