©Cédric Valax / Radio 1 Tahiti
L’ancien président polynésien Gaston Flosse a été condamné, ce jeudi 5 octobre, par la cour d’appel de Papeete à verser 2,8 millions d’euros d’intérêts civils, solidairement avec douze personnes condamnées dans la même affaire d’emplois fictifs.
Gaston Flosse a perdu le pouvoir en septembre 2014, après une condamnation à quatre ans d’emprisonnement avec sursis, 125 000 euros d’amende et 3 ans d’inéligibilité dans cette affaire d’emplois fictifs. Il a également perdu son mandat de sénateur. Entre 1996 et 2004, des personnalités politiques et syndicales et de nombreux militants proches de Gaston Flosse avaient été rémunérées sur fonds publics, alors qu’ils servaient surtout son parti.
Plusieurs maires de communes polynésiennes, l’ancien président de l’assemblée locale, le trésorier du parti de Gaston Flosse et deux leaders syndicaux ont aussi été condamnés à payer des sommes importantes, solidairement avec l’ancien président.
Proche de Jacques Chirac, cofondateur du RPR, Gaston Flosse a été condamné dans de nombreuses affaires mais jouit toujours d’une forte influence politique en Polynésie. Toutefois, lors des dernières législatives, aucun de ses candidats n’a été élu, une première pour celui qui a toujours eu un membre de son parti à l’Assemblée nationale. Pour la Présidentielle, Gaston Flosse avait notamment apporté son soutien officiel à Marine Le Pen, lui offrant ainsi un score record en Polynésie.
Cette semaine, Gaston Flosse célèbre les quarante ans du parti autonomiste qu’il a fondé, le Tahoeraa Huiraatira, qui a dominé la vie politique locale jusqu’à la scission avec son ex-gendre Edouard Fritch, qui lui a succédé au pouvoir et a créé son propre parti. Gaston Flosse a été élu Président de la Polynésie française pour la première fois en 1984. Il perd le pouvoir pour la première fois en 2004, à la faveur de l’indépendantiste Oscar Temaru, avant de faire un retour triomphant en 2013. A 86 ans, Gaston Flosse envisage de se présenter de nouveau aux élections territoriales de 2018 mais reste frappé d’inéligibilité dans une autre affaire, dite du « SED » (Service d’études et documentation).
Avec AFP.