Polynésie : Etat et gouvernement local prolongent le financement du régime de solidarité

Polynésie : Etat et gouvernement local prolongent le financement du régime de solidarité

©Facebook / Teva Rohfritsch

Edouard Philippe a signé, ce vendredi 15 juin à Paris, avec le président de la Polynésie Edouard Fritch la prolongation pour un an d’une convention pour financer le régime de solidarité en Polynésie, qui est arrivée à son terme et doit être prochainement renégociée. La veille, le président polynésien s’était également entretenu avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin. 

« Nous devions dans les mois à venir discuter d’une autre convention mais compte tenu de l’urgence de la situation de la Polynésie, on a signé la reconduction claire et nette de cette convention », s’est félicité Edouard Fritch à la sortie de sa rencontre avec le Premier ministre. Cette convention, signée il y a trois ans pour accompagner le Régime de solidarité de Polynésie française (RSPF), une caisse d’assurance maladie destinée aux plus démunis, en déficit chronique, se terminait en 2017. La signature de l’avenant étend jusqu’à la fin 2018 la contribution de l’Etat, à hauteur de 12 millions d’euros par an. La Polynésie française et le gouvernement vont dans le même temps travailler sur un futur régime de solidarité élargi, avec l’aide de l’expertise d’une mission de l’Inspection générale qui se rendra en Polynésie, a-t-on précisé dans l’entourage du Premier ministre.

Edouard Philippe a par ailleurs « confirmé l’intervention de l’Etat dans la construction du câble numérique qui va désenclaver l’archipel des Marquises et l’archipel des Tuamotu », a précisé Edouard Fritch. « C’est un projet d’environ 6 milliards de francs pacifique (50 millions d’euros) et l’Etat participera à hauteur d’un milliard », a indiqué le président polynésien, largement réélu en mai à la tête de la Polynésie. Edouard Fritch a aussi demandé au Premier ministre que soit « rapidement construit » en Polynésie « le centre de mémoire » des essais nucléaires. De 1966 à 1996, les atolls de Mururoa et Fangataufa ont été le théâtre de 193 essais nucléaires, qui ont eu des effets sur la santé et l’environnement des populations. « Ce centre de mémoire dépend d’un terrain qui appartient à la Défense, qui a du mal à le céder », a expliqué le président polynésien.

Enfin, il a invité le Premier ministre à se rendre « au mois de février-mars » 2019 en Polynésie, où se tiendra un forum sur les Pays et territoires d’Outre-mer (PTOM), dont l’association est présidée par la Polynésie. « Aujourd’hui avec le Brexit, la France est le seul pays européen présent dans le Pacifique. Il est important qu’il vienne marquer la présence de l’Etat ». La venue du président de la République à cet événement avait également été évoquée.

Toujours ce vendredi 15, le Président de la Polynésie a également rencontré le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, afin de souligner « l’importance stratégique que représente la défiscalisation nationale pour les investissements en Polynésie », notamment pour des secteurs économiques clés tels que l’économie bleue et le tourisme. Selon la Présidence de la Polynésie française, le ministre Gérald Darmanin a dit son intention de ce rendre dans la Collectivité du Pacifique afin d’ « aborder le sujet des Douanes et des réalisations faites sur la base de la défiscalisation nationale ».

Avec AFP.