Manuel Valls au Sénat coutumier ©Twitter / Brigitte Whaap
Manuel Valls, président de la Mission parlementaire d’information sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, a souhaité lundi à Nouméa contribuer à « éclairer » l’après-référendum sur l’indépendance, s’inquiétant de la « confusion » dans l’archipel.
« Il y a sans doute de la confusion, voire de la peur sur ce qui peut se passer après. Nous concevons cette mission comme un élément d’éclairage sur la suite du référendum », a-t-il déclaré à la presse, en marge d’une rencontre avec le Sénat coutumier, où siègent les autorités traditionnelles Kanak. « Or, force est de constater qu’à quelques mois de la consultation ni la date, ni la question, même si on l’imagine, n’ont encore été choisies », a-t-il ajouté alors que ces deux points suscitent actuellement des divergences. Dans une interview exclusive à Outremers360, Manuel Valls disait déjà la nécessité d’éclairer les citoyens calédoniens, juste avant d’avoir été désigné à la tête de cette mission. De leurs côtés, les sénateurs coutumiers ont regretté un « bilan négatif ces 20 dernières années » et ont fait part de leurs inquiétudes quant à la gestion du foncier.
Accompagné du rapporteur de cette mission de l’Assemblée nationale, le député LR Christian Jacob, de la présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet et de deux autres députés membres de la mission, Manuel Valls a entamé lundi une visite d’une semaine en Nouvelle-Calédonie. La mission parlementaire sera ce mardi au lycée du Grand Nouméa et au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, pour un « rendez-vous citoyen » à 18h (heure locale).
Première réunion de travail pour la mission de l’ Assemblée Nationale avec Christian Jacob ,Yael Braun-Pivet,Naima Moutchou et David Habib à Nouméa avec le Haut-commissaire Thierry Lataste et son équipe pic.twitter.com/pvic0TR4Lj
— Manuel Valls (@manuelvalls) 18 février 2018
Dans les trois provinces de l’archipel, où se tiendra avant novembre un référendum d’autodétermination, ils vont aller à la rencontre des acteurs politique, économique ou religieux. « On voit qu’il y a un déficit d’information (…) Notre mission doit contribuer à faire en sorte que chacun ait accès aux informations et vote en toute connaissance de cause », a de son côté insisté Christian Jacob, soulignant que la Nouvelle-Calédonie « n’est pas un enjeu politicien ». Ce référendum, pour lequel les indépendantistes sont donnés perdants, fait craindre un réveil des tensions ethniques sur le Caillou, en paix depuis trente ans, en raison notamment des difficultés de la classe politique à se projeter au-delà du clivage « France ou indépendance ».
« Cette consultation est importante mais elle n’est qu’une étape dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Je ne cache pas notre inquiétude sur le fait que le ‘jour d’après’ n’est pas suffisamment préparé », a indiqué Manuel Valls. Interrogé sur la différence de contexte entre la Corse et la Nouvelle-Calédonie, l’ancien Premier ministre a affirmé qu’il ne fallait « surtout pas confondre » les deux territoires. « La Nouvelle-Calédonie a été une terre de colonisation, pas la Corse. Ici, il y a un peuple premier, le peuple Kanak, d’où ce processus de rééquilibrage et de décolonisation complètement inédit », a déclaré Manuel Valls.
Avec AFP.