Nouveau rebondissement dans la crise du nickel calédonien. André Dang, président de la Socéité minière du Sud Pacifique (SMSP) et de la Société Territoriale Calédonienne de Participation Industrielle (STCPI) souhaite recapitaliser la SLN avec le prêt de 200 millions d’euros accordé par l’Etat. Une OPA qui ferait des Provinces calédoniennes l’actionnaire principal de la SLN.
Lors de sa récente visite en Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls a annoncé un plan d’aide au secteur minier calédonien, sous forme de prêt plafonné à 200 millions d’euros en faveur de la STCPI, qui est l’entité représentant les Provinces calédoniennes au capital de la SLN. Ce prêt devrait normalement servir à maintenir l’activité de la SLN, premier employeur privé de la Nouvelle-Calédonie, jusqu’en 2018 ou du moins, jusqu’à la fin de la crise du nickel. Sauf que, André Dang, président de la SMSP et de la STCPI, l’entend autrement. Proche de Paul Neaoutyine, Indépendantiste et Président de la Province nord, André Dang souhaiterait plutôt utiliser le prêt de 200 millions afin de recapitaliser la SLN et surtout, faire des Provinces calédoniennes l’actionnaire majoritaire de la SLN, toujours à travers la STCPI. L’opération reviendrait donc à bousculer les actionnaires majoritaires que sont l’Etat et la famille Duval, qui détiennent 56% du capital de la SLN à travers la maison-mère Eramet, et de rapatrier la SLN dans le giron des Provinces calédoniennes. Cette proposition devra disposer de l’aval du Conseil d’administration de la SLN qui doit avoir lieu le 9 mai. Néanmoins, elle a peu de chance d’être adoptée et de son côté, l’Etat s’oppose à une telle opération, qui remet de l’huile sur le feu de la crise du nickel calédonien.
En effet, par voie de communiqué, le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie rappelle que « l’objectif de l’Etat est de permettre à la SLN de passer le cap de la crise conjoncturelle à laquelle elle est confrontée », et poursuit, « l’Etat est convaincu que l’offre qu’il a faite à la STCPI, un prêt de 24 milliards de Francs CFP (200 millions d’euros, ndlr), est la meilleure option pour l’économie calédonienne : cette offre permet de donner à la SLN une visibilité sur 2 ans, durée réaliste pour que le plan d’économies de la société permette le retour à l’équilibre ». Hors de question donc de toucher à la structure de l’actionnariat de la SLN. Le Haut-commissaire a précisé que ce soutient « doit être dissocié des débats en cours entre les forces politiques et les institutions calédoniennes qui (…) relèvent toutefois du débat politique de long terme ». De son côté, le gouvernement calédonien a lui aussi fait savoir son opposition au projet de recapitalisation mis en avant par André Dang. Une affaire à suivre qui devrait se conclure le 9 mai, à l’occasion du Conseil d’administration de la SLN.