Coup de théâtre dans le lourd dossier du sauvetage de la Société Le Nickel (SLN). L’assemblée de la province Nord s’est prononcée défavorablement sur une possible cession d’une action STCPI en faveur de l’Agence des participations de l’Etat, une des conditions du prêt sensé sauver la SLN.
Alors que les élus de la province Sud ont validé toutes les conditions du prêt de l’Etat accordé à la STCPI et la SLN, malgré l’abstention des indépendantistes, les élus de la province Nord se sont, à l’unanimité, opposés à la cession symbolique d’une action STCPI en faveur de l’Etat. Pour rappel, la STCPI est l’entité qui porte la participation des provinces calédoniennes au capital de la SLN, le reste du capital étant partagé entre l’Etat, la famille Duval et le japonais Nisshin Steel. « C’est important que sur ce sujet, l’assemblée de la Province Nord donne une position commune », a souligné Paul Néaoutyine, indépendantiste et Président de l’assemblée de la Province nord, à l’issue du vote. « La STCPI a été créée sur la base de l’accord de Nouméa. Le but était de permettre aux intérêts Calédoniens de rentrer dans Eramet et surtout la SLN », poursuit-il, rappelant « que la SLN étant une société de transformation historique pour la Nouvelle-Calédonie, un aspect de l’Accord de Nouméa précise que les outils de développement détenus partiellement ou en totalité par l’Etat doit être mis à la disposition de la Nouvelle-Calédonie pour assumer son propre développement ».
De son côté, Philippe Gomes, député UDI de la Nouvelle-Calédonie et également Président-délégué de la STCPI, a fait part de son regret suite à ce vote: «défendre des symboles, oui. Au prix de la destruction d’équilibres très difficilement construits, non. Nous avons désormais un mois pour tenter de trouver une nouvelle porte de sortie à la SLN, avec les autres acteurs du dossier au premier rang desquels les principaux actionnaires d’Eramet : l’Etat et la famille Duval ». Celui-ci espérait et annonçait, dès le mois de mai, un déblocage du prêt de sauvetage à la SLN dès le mois de juin. La décision de l’assemblée de la province Nord remet en cause toutes les négociations entreprises jusqu’ici entre l’Etat, la STCPI et la famille Duval.