Nickel: La Nouvelle-Calédonie valide les conditions du prêt de l’Etat pour la SLN

Nickel: La Nouvelle-Calédonie valide les conditions du prêt de l’Etat pour la SLN

La Nouvelle-Calédonie a validé les conditions d’un prêt de l’Etat pour aider au sauvetage de la Société Le Nickel (SLN), frappée par la chute des cours du minerai à la bourse londonienne.

Lors de son dernier voyage en Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre avait proposé une aide de l’Etat pouvant aller « jusqu’à 200 millions d’euros » à la STCPI, société porteuse des parts des trois provinces calédoniennes dans le capital de la SLN (34%), afin qu’elles puissent « assumer pleinement (leurs) devoirs d’actionnaires pour (…) passer la crise« . Au terme de deux mois d’échanges contradictoires entre les acteurs calédoniens et l’Agence des Participations de l’Etat, un accord a été trouvé pour un prêt de 127 millions d’euros. « On a recalibré le montant« , a déclaré à la presse le député UDI Philippe Gomes, président délégué de la STCPI, souhaitant limiter l’endettement des provinces à la hauteur « de leurs devoirs et de leurs droits » dans la SLN, filiale du groupe minier Eramet.

Manuel Valls à l'usine SLN lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie ©Outremers360

Manuel Valls à l’usine SLN lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie ©Outremers360

La durée du prêt a été fixée à 8 ans, à un taux plancher de 4% assorti d’une indexation sur la progression de l’Ebitda (marge). Les analystes tablent sur un redressement des cours d’ici fin 2018, date à laquelle les Calédoniens devront décider, par référendum, de leur avenir institutionnel. Pour permettre l’opération, les provinces calédoniennes vont céder une action SLN à l’Etat. Ce dernier est en effet actionnaire d’Eramet (26%) mais pas de la SLN. « C’est la meilleure solution possible. Les mêmes conditions seront appliquées au prêt que la STCPI va faire à la SLN« , a précisé le député Gomes, préconisant désormais de « hâter le pas » compte tenu des finances exsangues de la SLN.

Philippe Gomez, lors du dernier Comité des signataires des Accords de Nouméa ©Tenahe Faatau / Outremers360

Philippe Gomes, lors du dernier Comité des signataires des Accords de Nouméa ©Tenahe Faatau / Outremers360

Premier employeur du Caillou, la société perd 20 millions d’euros par mois et ses besoins en cash jusqu’à fin 2018 ont été chiffrés à 375 millions d’euros. Ils s’ajoutent aux 150 millions d’euros déjà avancés entre novembre et mai par Eramet à sa filiale. Parallèlement, un Plan de performance est engagé afin de baisser de 25% le coût de production de la SLN, à 4,5 dollars la livre de nickel, d’ici 2018. Philippe Gomes s’est en outre livré à un réquisitoire contre « la gestion erratique » du groupe Eramet dont il est administrateur, déplorant notamment que « rien » ne soit demandé au Japonais Nisshin Steel, qui possède 10% dans la SLN. L’élu a aussi reproché à l’industriel « la distribution massive de dividences en 2012-2013, les investissements dans des projets hasardeux en Indonésie » et le fait que « la direction commerciale et financière de la SLN soit à la tour Montparnasse (siège d’Eramet) et toujours pas à Nouméa« .

Avec AFP.