©Angela Bolis / Lemonde.fr
Devant la presse, le Sénateur calédonien Pierre Frogier (LR) a souhaité que l’Etat prenne le contrôle provisoire de la Société Le Nickel. En proie à une crise majeure depuis plus d’un an, la situation du nickel calédonien inquiète de plus en plus les acteurs économiques et politiques du Caillou.
En très grande difficulté financière, la Société Le Nickel (SLN) est également au coeur de l’évolution institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie, qui doit décider de son avenir avant novembre 2018. Et afin de « rassurer » et apaiser les discussions autour de l’avenir politique de l’archipel, Pierre Frogier, Sénateur Les Républicains de la Nouvelle-Calédonie, a demandé à l’Etat de prendre ses responsabilité, « Il faut que l’Etat assure le contrôle de la SLN à titre conservatoire pendant toute la durée des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Il faut ‘sanctuariser’ la SLN pour rassurer (…) », a-t-il déclaré à la presse ce vendredi. Début février, le comité des signataires et l’Etat avaient pourtant déclaré la crise du nickel comme une urgence à régler le plus rapidement possible, le secteur étant la clé de voute qui permettra à la Nouvelle-Calédonie de décider de son avenir institutionnel. Mais pour Pierre Frogier, « cela ne doit pas être qu’une décision de principe, il faut des actes ».
La SLN est le premier employeur de la Nouvelle-Calédonie et une filiale d’Eramet, géant minier français dont le capital est détenu à 26% par l’Etat. À la question comment est-ce que l’Etat pourrait-il prendre le contrôle de la SLN ? Pierre Frogier répond ; « ce qui est important, c’est la décision politique après ce n’est pas difficile de mettre tout ça en musique ». Le Sénateur est également en colère contre le PDG d’Eramet, « cette situation n’est pas due qu’aux conditions de marché mais aussi à l’incompétence de Patrick Buffet (PDG d’Eramet,ndlr) et à l’appétit de la famille Duval (37% d’Eramet) ». Pour lui, le dirigeant d’Eramet a fait un mauvais choix en investissant « le milliard d’euro » dans une usine hydrométallurgique en Indonésie, usine désormais mise en sommeil. En marge du dernier conseil d’administration, Patrick Buffet s’est dit « ouvert à des discussions » concernant l’actionnariat de la SLN, alors qu’il y était, jusqu’ici, opposé.
Avec AFP.