©Jody Amiet
Le dossier de renouvellement des deux concessions de la compagnie Montagne d’Or est retiré de l’ordre du jour de la commission des mines, prévue ce jour à 10h00 à Cayenne (heure locale), a annoncé la préfecture dans un communiqué. Il sera représenté à l’occasion d’une prochaine commission, « après une expertise juridique complémentaire ».
Le projet minier Montagne d’Or en Guyane suscite encore des doutes et des incertitudes sur la volonté de gouvernement à abandonner le projet définitivement. Ce lundi, le collectif Or de Question annonçait que « la demande de prolongation de la concession sera présentée avec un avis favorable des services de l’État à la commission des mines de ce mercredi 16 octobre 2019 ». Finalement, cette présentation a été reportée.
« Cette prolongation de 25 ans des concessions de la compagnie Montagne d’or est loin de faire l’unanimité dans l’opinion publique » a ajouté le collectif. « La consultation du public réalisée sur internet du 30 novembre au 14 décembre 2018, a reçu 18 993 avis, dont près de 10 000 ont été envoyés par le biais du collectif Or de question. 6 seulement sont favorables au projet, soit 99,7% d’avis exprimés contre cette prolongation ».
En mai dernier, lors du premier Conseil de défense écologique, le gouvernement annonçait « l’incompatibilité en l’état actuel du projet minier de Montagne d’Or avec les exigences de la protection de l’environnement ». L’ancien ministre de la Transition écologique François de Rugy ajoutait : « Nous ne restons pas là, nous souhaitons intégrer les exigences environnementales de façon durable, dans tous les processus miniers, et donc d’engager la réforme du code minier qui pourrait être présenté en conseil des ministres en décembre prochain ». Il y a quelques semaines encore à l’ONU, le président de la République et le président de la Collectivité territoriale de Guyane insistait encore sur l’abandon du projet.
« Nous ne sommes pas dupes. C’est reculer pour mieux sauter », estimait la porte-parole du collectif, en juin dernier. La « réforme du code minier », promise en parallèle par le gouvernement sera « une manière de contourner les standards environnementaux », ajoutait-elle. Discrète depuis l’annonce du gouvernement en mai, la compagnie minière avait simplement pris acte tout en assurant « rendre ce projet en Guyane compatible avec les exigences de protection environnementale ». Elle ajoutait soutenir « la volonté du gouvernement d’accélérer la réforme du code minier ».