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Dans une tribune, le MEDEF Guyane a fustigé l’annonce du gouvernement quant au projet Montagne d’Or, déplorant que le gouvernement « oppose l’économie à l’environnement ».
« Le MEDEF Guyane prend acte ce jeudi 23 mai 2019, en pleine réserve électorale, de la décision unilatérale du Gouvernement d’annoncer le rejet du « projet Montagne d’Or », et ce, quelques semaines après l’abandon de celui du forage d’exploration pétrolière au large de la Guyane par Total », dit l’organisation patronale dans sa tribune. Dans les faits, le projet Montagne d’Or n’a pas été définitivement rejeté mais jugé, « en l’état », incompatible avec les « exigences de protection environnementales ». Il pourrait encore être accepté dans le cadre d’une réforme du code minier, également annoncée lors de ce conseil de défense écologique, que les porteurs du projet Montagne d’Or ont dit vouloir soutenir. Selon l’Usine Nouvelle, le porteur de projet entend également « améliorer le projet ».
« La Guyane aurait dû être une fierté environnementale à l’échelle nationale voire européenne sinon mondiale », estime le MEDEF. « Au lieu de cela elle est maintenue dans un état comateux et régressif propice à un climat d’insécurité et d’instabilité sociale (explosion du phénomène des mules, pêche et orpaillage illégaux, etc.) ». « Il est inadmissible que l’avenir de la Guyane dépende de lobbies écologiques déconnectes de notre environnement et livrant de fait notre territoire aux mains des pollueurs illégaux qui échappent, eux, à tout contrôle », a fustigé le MEDEF, déplorant une « posture électorale populiste ». « Le développement durable doit être au service de l’homme dans le respect de la nature. Il ne s’agit plus de phosphorer sur ce concept mais bien de mettre en place les conditions de sa matérialisation sur le territoire guyanais ».
Les réactions aux propos du Premier ministre et du ministre de la Transition écologique sur la Montagne d’Or ont foisonné. Le député guyanais Gabriel Serville a salué une « excellente nouvelle » tout en appelant le président de la République à « enterrer définitivement » la Montagne d’Or. Dans un communiqué, la compagnie minière a pris acte de l’annonce, sans pour autant abandonner le projet et souhaite le rendre « compatible avec les exigences de protection environnementales ». Le collectif « Or de question » a quant à lui dénoncé un « enfumage » du gouvernement.