Mission parlementaire en Nouvelle-Calédonie : Les indépendantistes dénoncent la prise de position de Manuel Valls et Christian Jacob

Mission parlementaire en Nouvelle-Calédonie : Les indépendantistes dénoncent la prise de position de Manuel Valls et Christian Jacob

Louis Mapou ©Julien Cinier / Les Nouvelles Calédoniennes

Dans un communiqué de presse, le groupe indépendantiste Union nationale pour l’Indépendance (UNI) a dénoncé la prise de position de Manuel Valls et Christian Jacob, en déplacement en Nouvelle-Calédonie au titre de la Mission parlementaire d’information, et leur souhait de voir l’Etat (gouvernement et Président de la République) prendre position sur le référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie.

« La mission vient de fendre l’armure en prenant position ouvertement contre l’indépendance et de placer ses travaux dans un cadre qui devient partisan », a réagi Louis Mapou, chef du groupe UNI au Congrès, dans les colonnes des Nouvelles Calédoniennes. « Les indépendantistes doivent désormais intégrer qu’ils auront tout l’appareil de l’Etat derrière les loyalistes dans la campagne pour le référendum de novembre 2018, sans qu’on sache qu’est-ce qu’ils proposent pour solutionner la revendication légitime d’indépendance du peuple Kanak et pour l’avenir du pays au-delà de 2018 », ajoute-t-il dans un communiqué au nom de l’UNI. La mission parlementaire d’information sur l’avenir institutionnel de l’archipel, présidée par Manuel Valls, « prétendait vouloir aider les Calédoniens. Elle affirmait que c’est aux Calédoniens de décider et mettait en garde contre toute utilisation du processus en cour dans le débat national », rappelle-t-il. « Pourtant, elle vient de faire irruption dans le débat local ». Pour Louis Mapou, la « posture » de l’ancien Premier ministre est « décevante ». Alors que le Président Emmanuel Macron devrait se rendre en Nouvelle-Calédonie en mai, Louis Mapou s’est interrogé : « Va-t-il venir pour déclencher la campagne du ‘non’ au référendum? ». Il appelle à la mobilisation des indépendantistes et progressistes « pour l’accession à la pleine souveraineté, la seule option qui garantit un Destin commun ».

Même son de cloche du côté de Roch Wamytan, président du groupe UC-FLNKS du congrès, qui considère que la mission Valls est sortie de son rôle. « Ils sont là au nom de l’Assemblée nationale pour informer, pas pour dire ce qu’on doit faire. C’est la population calédonienne qui doit décider, laissons-là faire », a-t-il déclaré.

COMMUNIQUE-UNI-VALLS-2

Devant le Congrès, ce mardi 20 février, Manuel Valls et Christian s’étaient ouvertement positionné contre l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté. « Je suis très attaché à ce lien entre la Nouvelle-Calédonie et la France et je souhaite que la Nouvelle-Calédonie reste avec la France », avait déclaré Manuel Valls. « On ne peut pas imaginer en Métropole un référendum pour lequel le gouvernement dirait Je n’ai pas d’idée », ajoutait Christian Jacob.