Nouvelle-Calédonie: Manuel Valls et Christian Jacob souhaitent que l’Etat affirme sa position pour le référendum

Nouvelle-Calédonie: Manuel Valls et Christian Jacob souhaitent que l’Etat affirme sa position pour le référendum

© Congrès de la Nouvelle-Calédonie

L’Etat doit prendre position à propos du référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie, ont estimé les membres de la mission Valls mardi soir à Nouméa, en exprimant leur « attachement » à son lien avec la France.

« L’Etat doit rester neutre dans l’organisation et la transparence du référendum (…). Mais nous pensons que le président de la République, le gouvernement, même si c’est à eux de décider, devront apporter leur propre éclairage dans les semaines qui viennent », a déclaré Manuels Valls, président de la mission de l’Assemblée nationale sur l’avenir institutionnel de cet archipel, où un référendum d’autodétermination aura lieu d’ici novembre. »Je suis très attaché à ce lien entre la Nouvelle-Calédonie et la France et je souhaite que la Nouvelle-Calédonie reste avec la France », a ajouté l’ancien Premier ministre, lors d’un débat avec le public calédonien.
Sa position diffère de celle adoptée lors du quinquennat de François Hollande, durant lequel Manuel Valls a été Premier ministre. A l’époque, l’Etat avait prôné « l’équidistance » ou la « neutralité » entre partisans et opposants à l’indépendance.

« On ne peut pas imaginer en Métropole un référendum pour lequel le gouvernement dirait Je n’ai pas d’idée », a de son côté déclaré Christian Jacob, député LR et rapporteur de cette mission. Il a lui aussi exprimé sa préference pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République.
Lors de ce débat dans l’enceinte du Congrès, Manuel Valls a également indiqué que « pour sa part » il n’utilisait pas le terme de « peuple calédonien », qu’avait employé le Premier ministre Edouard Philippe lors d’un déplacement dans l’île en décembre.

Le sénateur calédonien Pierre Frogier (LR) a récemment qualifié de « maladresse » l’emploi du terme « peuple calédonien » et a aussi demandé à l’Etat de dire ce qu’il « a dans la tête » pour le référendum.

Devant quelque 250 personnes, souvent inquiètes de l’approche de ce vote potentiellement porteur d’un retour des tensions ethniques entre kanak et Européens, Manuels Valls a exhorté les acteurs calédoniens à « préparer » l’après-référendum « parce que vous continuerez à vivre ensemble quel que soit le résultat ».
« Il faut faire de ce vote une force et pas un mur sur lequel on va se fracasser », a-t-il mis en garde.
Manuel Valls et Christian Jacob, qui sont accompagnés de Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission des Lois ainsi que des députés David Habib (NG) et Naïma Moutchou (LREM), sont en Nouvelle-Calédonie jusqu’à vendredi.