©Christophe Archambault / AFP
Le chef de file des députés Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a démissionné ce vendredi de la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie, présidée par Manuel Valls, dénonçant « un personnage extrêmement clivant » qui aurait une « proximité avec les thèses ethnicistes de l’extrême droite ».
« Un accord d’origine inconnue a décidé de confier la présidence de cette mission à monsieur Manuel Valls (désormais député apparenté La République en marche, ndlr). On ne saurait faire choix plus inapproprié. Monsieur Valls est un personnage extrêmement clivant, qui suscite de forts rejets du fait de sa proximité avec les thèses ethnicistes de l’extrême droite », écrit Jean-Luc Mélenchon dans une lettre au président de l’Assemblée François de Rugy.
Lettre de démission de la mission d’information sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. https://t.co/SBZwd4fsp4
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 6 octobre 2017
Il rappelle notamment ses propos sur les « white » et « blancos », saisis par une caméra en 2009, et pointe une « proximité » de l’ancien Premier ministre « avec les dirigeants de l’extrême droite israélienne ». « Corvée: siéger avec l’ignoble Valls à la commission Nouvelle-Calédonie. Ici, qui vient-il trahir ? », avait tweeté mardi le député des Bouches-du-Rhône dès la réunion constitutive de la mission d’information sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
« M. Valls ne saurait être le personnage unifiant et tolérant qu’une telle mission impose (…). Nous en voyons un signe supplémentaire quand nous l’entendons accuser notre groupe de complaisance pour les assassins islamistes », ajoute-t-il dans son courrier. L’ex-chef du gouvernement a accusé récemment les députés de la France Insoumise d' »un discours islamo-gauchiste »: « Une partie de la gauche est dans la complaisance vis-à-vis du communautarisme », de « l’islam politique » et est « irresponsable », selon Manuel Valls. Aux yeux de Jean-Luc Mélenchon, l’accusation est « formulée dans les termes de l’extrême droite » et « confirme l’inaptitude du personnage à mesurer ses propos ». Les parlementaires LFI « redout(ent) ce qu’il pourrait être conduit à dire à propos des personnes à qui ses préjugés ethniques ou politiques viendraient à l’opposer dans le dossier de la mission ».
Corvée : siéger avec l’ignoble Valls à la commission Nouvelle-Calédonie. Ici, qui vient-il trahir ?
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 3 octobre 2017
« A la veille d’un référendum décisif (d’autodétermination en 2018, ndlr), ce choix sonne comme un signe de manque d’intérêt qui relègue le sujet à une opération de repêchage d’un ancien Premier ministre », alors même que « celui-ci a déjà été désavoué de toutes les façons possibles dans un passé trop récent », d’après l’ancien candidat à la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon souligne qu’il regrette de devoir démissionner après avoir « suivi personnellement chaque étape de la vie politique du territoire depuis avant même les accords entre ses protagonistes ».
Dans une interview exclusif accordée à la rédaction d’Outremers360 et Caledonia, l’ancien Premier Ministre annonçait son intention de rejoindre la mission parlementaire sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, laissant entendre qu’il en prendrait la Présidence, ce qui a été officialisé quelques jours après. Manuel Valls, qui s’est dit « passionné par ce territoire », assurait que « tout Premier Ministre a une responsabilité particulière concernant la Nouvelle-Calédonie ». Il avait également annoncé son intention de se rendre en Nouvelle-Calédonie dans le cadre de cette mission parlementaire.
Avec AFP.