Michel Rocard, le père des Accords de Matignon, est mort.

Michel Rocard, le père des Accords de Matignon, est mort.

Âgé de 85 ans, Michel Rocard est décédé ce 2 juillet 2016. L’ancien premier ministre de François Mitterrand de 1988 à 1991 a marqué l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Il est l’inspirateur et le maître d’œuvre des Accords de Matignon.

« Les accords de Matignon, c’est un des plus beaux souvenirs de ma vie politique » confiait Michel Rocard dans une interview pour Télérama en mai 2014. Militant socialiste dès 1949, il est le candidat du Parti socialiste unifié (PSU) à l’élection présidentielle de 1969 avant de rejoindre le Parti socialiste (PS) en 1974. Premier ministre de juin 1988 à mai 1991 sous la présidence de François Mitterrand, il sera notamment l’artisan de la paix dans le conflit qui oppose les indépendantistes et les loyalistes en Nouvelle-Calédonie. Premier dossier auquel il s’attaqua après sa prise de fonctions, quelques jours seulement après le drame d’Ouvea, Michel Rocard lance la Mission du Dialogue préfigurant les débats qui aboutiront en juin 1988 aux Accords de Matignon signés par Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, inaugurant dans l’Archipel une longue période de paix civile et ouvrant les perspectives politiques toujours en cours sur l’avenir institutionnel calédonien. Cette action pour le rééquilibrage économique et politique en Nouvelle-Calédonie est, selon lui, ce qu’il a fait de mieux au gouvernement, mais c’est aussi l’action pour laquelle il dit avoir subi les pires attaques. Ses plus récents conseils aux Calédoniens: « rien ne presse, prenez votre temps. Il n’est d’indépendance que dans l’interdépendance ».  Michel Rocard a contribué à la mise en place le Revenu minimum d’insertion (RMI) en 1988, la contribution sociale généralisée (CSG) en 1990. Sur le plan politique, il inspirera beaucoup d’hommes politiques actuels à l’instar de Manuel Valls. Dans son communiqué, l’Elysée parle « d’un rêveur réaliste, un réformiste radical, animé par le mouvement des idées, le sort de la planète et de la destinée humaine » et souligne « qu’une grande figure de la République et de la Gauche vient de disparaître. ».