Mayotte : Les reconduites à la frontière, vers l’Union des Comores ont repris

Mayotte : Les reconduites à la frontière, vers l’Union des Comores ont repris

Le Maria Galanta, qui assure les liaisons entre Mayotte et Anjouan ©Journal de Mayotte

Cinquante étrangers en situation irrégulière à Mayotte et retenus au centre de rétention administrative ont été reconduits vendredi par voie maritime aux Comores, a indiqué lundi la préfecture. 

Ces éloignements interviennent alors que depuis bientôt quatre semaines, l’Union des Comores refoule ses propres ressortissants expulsés du 101e département français. Le 21 mars, l’Union des Comores a en effet renvoyé vers Mayotte un bateau qui devait accoster à Anjouan avec à son bord une centaine d’immigrants clandestins expulsés à leurs yeux illégalement par la France. Une circulaire signée du secrétaire d’Etat comorien en charge des Transports, entrée en vigueur ce même jour, stipulait que « pour des raisons de sûreté et de sécurité, il est interdit aux compagnies maritimes et aériennes (…) d’embarquer à destination des autres îles sœurs toute personne considérée par les autorités qui administrent Mayotte comme étant en situation irrégulière, et ce jusqu’à nouvel ordre ».

Le Quai d’Orsay a indiqué le 11 avril que le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne s’était rendu à Moroni (Grande Comore) ces derniers jours, et qu’il y avait rencontré le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, ainsi que le ministre comorien des Affaires étrangères. « Notre volonté est de dépasser les tensions actuelles et d’enclencher une nouvelle dynamique assurant la sécurité et le bien-être de nos populations respectives », avait déclaré le Quai d’Orsay. Chaque année, environ 20 000 personnes sont renvoyées de Mayotte vers l’archipel comorien.

Les Comores, archipel de l’océan Indien composé de quatre îles (Grande-Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte), ont proclamé leur indépendance de Paris en 1975 lors d’un référendum. Seule l’île de Mayotte avait majoritairement voté pour le maintien dans la République (65%). La France a alors décidé de considérer le résultat île par île et de garder Mayotte sous son giron, bien que le référendum et son résultat s’appliquait à l’ensemble de l’archipel. Depuis, Moroni revendique la souveraineté sur ce département français et s’oppose aux expulsions de ses ressortissants. De son côté, l’Assemblée générale des Nations Unies a sanctionné une vingtaine de fois l’administration de Mayotte par la France.

Avec AFP.