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Édouard Philippe a prôné mercredi « une discussion ferme et confiante » avec Moroni et indiqué qu’il recevrait en avril les élus du département de Mayotte, secoué par un mouvement social contre l’insécurité et l’immigration clandestine venue des Comores.
« Il faut une discussion ferme et confiante avec les Comores si l’on veut trouver les éléments d’une solution durable à Mayotte », même si « ces propos ne sont pas toujours acceptés à Mayotte », a déclaré le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. »Nous ne réglerons pas durablement la situation de Mayotte sans travailler, sans discuter et sans convenir d’un certain nombre de choses avec les Comores », a-t-il ajouté, en réponse à une question de la députée mahoraise Ramlati Ali.
Le gouvernement a nommé mercredi un nouveau préfet à Mayotte, Dominique Sorain, également « délégué du gouvernement », en remplacement de Frédéric Veau, a annoncé la ministre des Outre-mer Annick Girardin. « Avec Mme Girardin, nous sommes évidemment sensibles et attentifs au message d’impatience, de colère, d’inquiétude, de peur parfois, qui nous est adressé », a déclaré M. Philippe.
L’immigration illégale constitue « un fléau pour Mayotte ». « Soixante-dix kilomètres séparent les îles comoriennes de Mayotte et le différentiel de niveau de vie est tel entre le département et les Comores que la pression à l’immigration illégale est absolument considérable », a souligné le chef du gouvernement.
.Ramlati ALI(LaREM), face à l'"insécurité intenable" à Mayotte et la situation des "Mahorais épuisés", demande à @EPhilippePM quelles actions il compte mener auprès des Comores contre l’immigration illégale. #QAG pic.twitter.com/gZBfxVguWG
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) 28 mars 2018
Une rencontre avec les élus mahorais mi-avril
Édouard Philippe a aussi indiqué que, dans la troisième semaine du mois d’avril, il recevrait les élus mahorais « pour nourrir (un) dialogue et pour vérifier que nous sommes sur le bon chemin ».
« Cela nous permettra dans la durée de faire en sorte que les engagements pris par l’État soient tenus et que l’avenir de ce département se construise dans de bonnes conditions », a-t-il ajouté. Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a affirmé mardi que son homologue comorien avait rouvert « la possibilité de renvoyer un certain nombre » d’immigrants illégaux de Mayotte vers les Comores.
L’ambassadeur des Comores en France avait été convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères après le refus de son pays d’accueillir des Comoriens expulsés de Mayotte.
Avec AFP