Deux jours après sa prise de fonctions, Frédéric Veau a présenté ses priorités en matière de lutte contre l’immigration clandestine.
Fortement critiquée sur son action, l’administration française s’attaque au problème de l’immigration clandestine et ses répercussions. Dès sa prise de fonction, le nouveau préfet Frédéric Veau a condamné les expulsions illégales des étrangers. « Je demande à ce que les initiatives d’expulsion, qui ne sont pas dans l’esprit de la République, cessent », a déclaré mardi le nouveau préfet de Mayotte lors d’une conférence de presse. Concernant les « expulsés » qui campent depuis 10 jours place de la République à Mamoudzou (chef-lieu), le préfet a annoncé « une logique de traitement individuel, au cas par cas » : les personnes en situation irrégulière seront reconduites à la frontière, celles en situation régulière devront utiliser leur certificat d’hébergement (un garant qui promet d’héberger le demandeur de titre de séjour,). Le préfet a indiqué que les forces de l’ordre seraient mobilisées sur les lieux des prochaines expulsions « de façon proportionnée » afin de ne pas « créer de trouble à l’ordre public ». Il rejoint ainsi la position du Défenseur des droits Jacques Toubon et le Président François Hollande qui se sont prononcés sur la situation des expulsions étrangers à Mayotte.
Il a annoncé diverses mesures de renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine comme l’interpellation de 160 personnes lors de plusieurs opérations la semaine dernière. Un peloton de 16 hommes de la Légion Étrangère devrait s’implanter sur l’îlot de M’tsamboro, point d’entrée de l’immigration clandestine à Mayotte, a précisé Frédéric Veau. Enfin, des états-majors de la sécurité devraient se réunir la semaine prochaine. Comme outil de prévention, le préfet s’est dit favorable à la vidéosurveillance, et à la détection électronique des plaques d’immatriculation. Le préfet s’est également prononcé sur le développement économique et social de l’île. IL a rappelé la nécessité que les crédits de l’Etat (dans le cadre du contrat de plan Etat-Région) et de l’Union Européenne (dans le cadre des fonds européens) soient consommés en temps et en heure.