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L’ancienne ministre de l’Environnement (gouvernement Jospin), l’écologiste Dominique Voynet, inspectrice générale des Affaires sociales, a été missionnée par Matignon pour réfléchir à la « coopération sanitaire » en Guyane et à Mayotte, et à la possibilité de statut extraterritorial pour les hôpitaux de ces territoires.
Dans sa lettre de mission, Matignon la charge, avec l’ancien préfet de Wallis et Futuna Marcel Renouf, de « diriger conjointement les travaux d’une équipe interdisciplinaire » chargée de réfléchir à « redéfinir la coopération sanitaire dans un contexte de forte pression migratoire » en Guyane et à Mayotte. Lors de son déplacement en Guyane en octobre, Emmanuel Macron avait souhaité « que soit réinventée la coopération sanitaire » dans ces deux territoires afin de répondre à l’afflux de patients étrangers qui viennent pour raisons sanitaires et surchargent les hôpitaux.
Le chef de l’Etat s’était dit « prêt à réfléchir à un statut international des lieux de naissance et des zones frontalières pour tenir compte de la réalité (…) et bâtir une coopération en matière de santé » avec les Comores et les pays frontaliers de la Guyane (Brésil et Surinam), « pour éviter un tourisme sanitaire qui conduit ensuite à des installations dans la durée ». Dominique Voynet et Marcel Renouf sont arrivés jeudi à Mayotte, où un mouvement social a paralysé l’île pendant plusieurs semaines pour dénoncer la forte immigration clandestine et l’insécurité. Les derniers barrages ont été levés le 9 avril, avec l’arrivé du préfet Dominique Sorain, nommé par la ministre des Outre-mer.
Annick Girardin a par ailleurs évoqué un possible statut d’extraterritorialité pour l’hôpital de Mamoudzou, dont la maternité est la première de France avec chaque année quelque 10 000 naissances d’enfants, pour beaucoup de mères venues des Comores voisines en situation irrégulière. « Le statut des établissements hospitaliers et le fonctionnement de l’état civil » est l’une des pistes sur lesquelles devra réfléchir l’équipe-projet, selon la lettre de mission. Il est demandé à Dominique Voynet et à Marcel Renouf « qu’une étape significative de cette redéfinition de la coopération sanitaire puisse être franchie avant septembre 2018″.